Luxembourg, zones de police, les Solidarités: voici qui a reçu des subsides de Pierre-Yves Dermagne quand il était ministre wallon
Pierre-Yves Dermagne a été ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville au début de cette législature politique. En un peu plus d’un an d’exercice, il a délivré une centaine de subsides, surtout destinés à financer les zones de police des communes.
Si Pierre-Yves Dermagne (PS) devrait terminer la législature comme ministre fédéral de l’Economie, il l’a entamée comme ministre wallon du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville. Le socialiste a occupé ce poste avant son collègue de parti Christophe Collignon, entre le 13 septembre 2019 et le 1er octobre 2020. Sur cette période, Pierre-Yves Dermagne a octroyé 113 subsides, pour un montant de 2.212.520,48 euros.
Pour cette analyse, afin de pouvoir décrypter la répartition géographique des subsides, ceux-ci ont été divisés en deux catégories :
- Ceux accordés à un bénéficiaire dont l’action n’a pas de barrière géographique (par exemple; 60 000 euros à l’Association des Provinces wallonnes). Ces derniers représentent 2,7% des subsides octroyés pour un montant de 66 500 euros.
- Ceux qui bénéficient à un récipiendaire dont l’action se situe sur une commune particulière (30.800 euros à l’autorité communale de Wavre, par exemple). Ces derniers représentent 97,3% de la somme totale, soit 2.146.020,48 euros. Les explications ci-dessous ne portent que sur cette catégorie.
Côté géographique, Dermagne préfère accorder des subsides à la province du Luxembourg
Du point de vue géographique, Pierre-Yves Dermagne a accordé 21% de ses subsides à la circonscription d’Arlon-Marche-Bastogne-Neufchâteau-Virton. Cela représente un montant de 176.137,9 euros, soit 8,2% du montant total octroyé. Et en particulier à des bénéficiaires situés sur les communes de Bastogne (32.356,52 euros) et Marche-en-Famenne (31.410,4 euros). Les trois communes qui reçoivent le plus de subsides sont La Louvière (33.300 euros), Sivry-Rance (32.173,4 euros) et Bastogne (32.356,52 euros). Par ailleurs, la proportion de subsides par habitant (toutes circonscriptions confondues) est la plus élevée dans les communes de Flobecq (8,9 euros/habitant), Modave (7,33) et Lens (6,63).
Côté politique, 1 subside sur 3 a été octroyé à une commune étiquetée PS
D’un point de vue politique, le ministre a accordé 28% de ses subsides à des récipiendaires basés dans des communes dont le/la bourgmestre est membre de son parti, le PS. Cela représente un montant de 779.006,76 euros, soit 35% du montant total. Et en particulier à des bénéficiaires situés sur les communes de La Louvière (33.300 euros), Flobecq (30.800 euros) et Beloeil (30.800 euros). Il n’a pas attribué de subvention à des associations liées à son parti, pas plus qu’à des organisations liées à d’autres partis.
Les communes, chouchous des subsides du ministre Dermagne
Etre ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville laisse, normalement, peu de place aux écarts dans la distribution des subsides. Encore plus dans le cas de Pierre-Yves Dermagne, qui n’a pas tenu cette fonction très longtemps. Sur les 113 subsides qu’il a octroyés, 107 concernent directement les autorités communales, que ce soit pour l’assistance aux victimes dans les zones de police (subvention annuelle de 30.800 euros) ou pour l’opération Well Camp, une aide aux communes pour mieux gérer la venue des camps (scouts) pendant l’été.
Le subside surprenant: 5000 euros à la Fête des Solidarités
En 2020, le cabinet du ministre Dermagne a octroyé un subside de 5 000 euros à la Fête des Solidarités. Celui-ci sert à l’organisation du festival Les Solidarités à Namur. Un subside qui s’écarte quelque peu des compétences de l’ex-ministre Dermagne.
(1) Par opposition aux nominatives et aux obligatoires, une subvention facultative est, juridiquement, une dépense qui n’est pas réglée par une loi (ou, ici, un décret) mais par un arrêté. Mais ces subventions ne sont pas distribuées par des ministres sans foi ni loi : elles sont encadrées par de nombreuses dispositions légales, qui limitent fortement la liberté du signataire. Il s’agit cependant incontestablement de la catégorie de subventions qui laisse le plus de marge à un mandataire politique pour orienter rapidement, et selon ses préférences, une partie des flux d’argent public sur lesquels il peut exercer un certain contrôle.
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