Gare de Mons: la Cour des comptes épingle l’attribution à Calatrava
Selon un rapport de la Cour des comptes, le principe d’égalité entre les candidats n’a pas été assuré lors du choix de l’architecte de la gare de Mons. Le lauréat, Santiapo Calatrava, a bénéficié d’un avantage.
La Cour des comptes a épinglé la désignation du bureau de l’architecte Santiago Calatrava pour l’attribution du marché public relatif à la nouvelle gare de Mons, rapporte le Soir ce mercredi sur la foi d’un rapport qui sera publié ce jeudi.
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Si les actes matériels posés ont été conformes à la législation sur les marchés publics, la Cour estime en revanche que le principe d’égalité entre les candidats n’a pas été assuré. Le lauréat a bénéficié d’un avantage qui aurait dû conduire à l’écarter: en 2004, il avait déjà été sollicité dans le cadre de l’étude de faisabilité de la nouvelle gare et avait réalisé des dessins et une maquette. Ses propositions ont été redéposées alors qu’elles étaient connues et identifiables et que l’anonymat des candidatures doit être garanti. Selon la Cour, un deuxième concours aurait en outre dû être organisé puisque le projet de passerelle de 2006 est devenu celui d’une gare passerelle. Le rapport épingle encore la documentation insuffisante du projet.
« Gabegie indécente »
L’audit a été réalisé à la suite d’une proposition de résolution approuvée par le parlement à l’initiative des écologistes. Dans une réaction, les Verts ont dénoncé une « gabegie indécente voire obscène » qui a mené à une addition de 332 millions d’euros et pénalisé durant les années 2010 des choix d’investissement dans la qualité du réseau, l’accueil dans les gares et leur accessibilité. Ils ont annoncé le dépôt d’une nouvelle proposition de résolution et demanderont l’audition du patron de la SNCB au parlement.
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