Drame de Strépy: le conducteur roulait à 150 km/h et se filmait
Le parquet de Mons a fait le point sur l’enquête actuellement en cours, relative au drame du carnaval de Strépy-Bracquegnies, au lendemain d’une reconstitution de certains faits sur le site de l’accident qui avait fait six morts et une quarantaine de blessés le 20 mars 2022 vers 5 heures du matin.
Paolo Falzone, conducteur de la BMW impliquée dans le drame, et son passager, Antonino Falzone, avaient été immédiatement interpellés et privés de liberté. Le conducteur dépassait faiblement le taux d’alcool autorisé. Le parquet a précisé qu’aucune capsule de protoxyde d’azote n’a été découverte dans le véhicule.
Paolo Falzone a d’abord été inculpé d’homicide involontaire et de coups et blessures involontaires dans la cadre d’un accident de la route et placé sous mandat d’arrêt. La chambre du conseil a requalifié les faits le 22 août 2022 en meurtre pour une des victimes, le gille Frédéric d’Andrea. Le passager a lui été inculpé de non-assistance à personne en danger et libéré sous conditions.
Les devoirs d’enquête techniques ont notamment permis de confirmer que le conducteur se filmait lors de l’impact dans le cortège du carnaval et que le véhicule, dont la puissance avait été modifiée, circulait à plus de 150 km/h, ce qu’a reconnu le conducteur.
« Il est prématuré de donner des conclusions quant à la reconstitution de jeudi soir », a souligné Vincent Macq, procureur du roi de Mons. « Les résultats sont couverts par le secret de l’instruction. »
Le parquet a par ailleurs souligné vendredi que 130 personnes se sont déjà constituées partie civile dans le dossier.
« L’ampleur et la gravité de faits ont justifié le déploiement de moyens importants, puisque près de 30 enquêteurs de la police judiciaire fédérale de Mons-Tournai ont été affectés à la réalisation de devoirs d’enquête », a-t-il précisé. « Ces devoirs ont d’abord consisté en l’audition de quelque 200 personnes identifiées sur place (inculpés, victimes, témoins directs et indirects). Au total, près de 327 auditions et ré-auditions ont été versées au dossier. »
Le parquet a encore souligné qu’il était « impossible à ce stade de l’enquête, de s’engager dans des pronostics sur les échéances procédurales à venir, que ce soit en matière de délais ou de juridiction qui aura à juger le dossier. La qualification des faits reste provisoire à ce stade et est susceptible d’évoluer à tous les stades de la procédure. »