« Ce n’est plus possible »: Vivaqua coule sous les dettes, le MR demande une rationalisation et l’intervention de la Région
Vivaqua, dont les activités couvrent la production et la distribution d’eau potable, la gestion des réseaux d’égouttage et la lutte contre les inondations en Région bruxelloise, croule sous les dettes et n’est pas en mesure de réaliser les investissements nécessaires à la rénovation du réseau d’égouttage.
Les députées libérales Aurélie Czekalski et Viviane Teitelbaum ont demandé jeudi au gouvernement bruxellois d’aider financièrement l’intercommunale bruxelloise de l’eau Vivaqua afin de garantir l’accès à l’eau à tou(te)s. Elles souhaitent aussi une rationalisation dans le partage des investissements entre les différents opérateurs de l’eau actifs dans la capitale.
Cette requête adressée par voie de communiqué a été formulée dans la foulée de nouvelles informations, diffusées jeudi par le quotidien De Standaard. Selon celles-ci, l’intercommunale en charge de la production et la distribution d’eau potable, mais aussi de la gestion des réseaux d’égouttage et de la lutte contre les inondations, croule sous les dettes.
D’après le journal, avec une dette de désormais un milliard d’euros, Vivaqua n’est pas en mesure de réaliser les investissements nécessaires à la rénovation du réseau d’égouttage.
Dans ce contexte, les deux députées MR ont jugé qu’il était temps d’œuvrer à la rationalisation dans le partage des investissements entre les opérateurs de l’eau, notamment en matière de lutte contre les inondations, via les bassins d’orage. Ceux-ci relèvent, dans la pratique, tant de Vivaqua que d’Hydria.
Contrairement à d’autres structures publiques pourvues d’une dotation, Vivaqua doit se procurer ses recettes quasi intégralement sur le prix de l’eau, sur lequel elle a une marge de manoeuvre très limitée, ont-elles souligné.
Les députées MR ont par ailleurs demandé au gouvernement bruxellois de réaliser au plus vite l’analyse de la rationalisation du secteur de l’eau qui doit permettre d’identifier les rôles et les responsabilités de chaque acteur, les coûts liés à l’eau, les sources de financement de différents services, les synergies envisageables,… Une telle démarche est, selon elles, nécessaire pour disposer des garanties d’objectivation des besoins des opérateurs de l’eau dans une optique d’optimisation des charges financières de Vivaqua. Cela doit aussi permettre de déterminer le niveau de l’intervention régionale.
De son côté, le député PTB Bruno Bauwens a estimé que le gouvernement bruxellois était le seul responsable de la dette d’un milliard d’euros de Vivaqua qui ne reçoit pas de financement public pour les lourds investissements à faire dans le réseau des égouts et les bassins d’orage.
Pour l’élu d’extrême gauche, le gouvernement bruxellois se concentre sur les problèmes de factures chez Vivaqua pour cacher sa propre responsabilité. « Au lieu de parler de rationalisation au sein de la compagnie, notre gouvernement doit prévoir des investissements nécessaires pour mieux entretenir les égouts, et pour avoir assez de personnel qui entretient le réseau. Il faut aussi éviter que la facture d’eau augmente pour les gens, surtout avec le niveau de précarité hydrique à Bruxelles », a ajouté Bruno Bauwens.
Aux yeux du PTB, le gouvernement doit « enfin choisir d’augmenter la taxation des entreprises comme Engie, qui réalisent des surprofits énormes sur l’énergie ».
Pour sa part, le ministre de l’Environnement, Alain Maron, a indiqué qu’il suivait la situation de Vivaqua de près, même si la Région bruxelloise n' »est présente ni dans le capital, ni dans le CA de l’intercommunale. Selon lui, cela n’a pas empêché le gouvernement bruxellois de se montrer financièrement solidaire des communes aux commandes de l’intercommunale, comme à la fin 2023, via un soutien financier exceptionnel de 12 millions d’euros à Vivaqua. La Région a également commandé une étude sur la rationalisation du secteur de l’eau à Bruxelles.
La ministre des Travaux publics bruxelloise, Elke Van den Brandt (Groen), avance que la région bruxelloise peut apporter son soutien à Vivaqua, avance Mais cela signifie aussi qu’en contrepartie la région doit pouvoir se prononcer sur la gestion de la société des eaux. « Avec la facture, nous devons aussi recevoir des compétences », a-t-elle déclaré jeudi soir dans une émission sur la VRT. Un audit est en cours sur les modèles de gestion envisageables. « Ce sera dans les mains du prochain gouvernement » d’opter un pour un modèle, selon elle. La ministre a également pointé le fait que la région investit, en débloquant 12 millions d’euros cette année comme les années précédentes, et que les tarifs de l’eau ont été augmenté (mais pas le tarif social). « Nous allons poursuivre les investissements. Nous n’allons pas laisser Vivaqua couler »