
Vers une sortie de crise dans la formation bruxelloise? Voici la piste explorée par les négociateurs
Les déclarations récentes du CD&V, qui ne semble plus conditionner sa présence dans un gouvernement bruxellois à celle de la N-VA, ravit le PS.
Le formateur bruxellois David Leisterh (MR) a poursuivi mercredi son tour de consultations de la dernière chance pour tenter de former un gouvernement bruxellois en recevant en début de matinée le chef de file du PS Ahmed Laaouej et ensuite Ans Persoons (Vooruit).
Interrogé à l’issue de la rencontre qui a duré un peu moins d’une heure, M. Laaouej s’est réjoui de voir le processus formel de consultations se remettre en route.
« Les déclarations récentes du CD&V permettent d’avancer vers une solution susceptible d’un soutien par une majorité au Parlement », a déclaré le président de la Fédération bruxelloise du PS.
Celui-ci a précisé avoir rappelé à David Leisterh les principales priorités de sa formation et son souhait d’avancer vers la meilleure configuration politique possible pour un gouvernement stable dont Bruxelles a besoin. Il a également insisté sur l’importance d’avancer sur le fond des dossiers en matière de budget, d’emploi, de logement, de mobilité,…
M. Laaouej s’est aussi dit ouvert à la création d’un poste de quatrième secrétaire d’Etat au gouvernement pour permettre à l’aile flamande du gouvernement de se fonder sur une quadripartite (ndlr: indispensable si elle inclut le CD&V), moyennant une neutralité budgétaire.
« Nous ferons preuve de modération dans les expressions orales afin d’aider au mieux le travail des formateurs bruxellois », a-t-il encore dit, insistant sur le caractère constructif de l’échange matinal.
La cheffe de file de Vooruit qui a quitté le BIP sur le coup de 10h45, s’est quant à elle refusée à toute déclaration pour ne pas nuire à la recherche d’une solution à la crise politique.
David Leisterh a entamé lundi un tour de consultations de la « dernière chance » dans l’espoir de voir enfin émerger une dynamique positive pour sortir la Région bruxelloise de l’enlisement politique observé depuis les élections de juin dernier.
Il se dit prêt à tirer toutes les conclusions qui s’imposent au terme de ce processus qui devrait durer deux semaines, voire une seule si aucun signal positif n’est perçu, a-t-il fait savoir lors de l’annonce de cette initiative, vendredi dernier.
Au jeu du chat et de la souris, les formations politiques bruxelloises se renvoient la balle de celui/celle qui est responsable de la crise persistante, huit mois après les élections régionales.
Dès le début des négociations, plusieurs formations ont émis des vétos : le MR, l’Open Vld et Les Engagés à l’égard du PTB et la Team Fouad Ahidar – pas franchement désirée non plus ailleurs, notamment du côté de Vooruit; du PS, d’abord discrètement et puis publiquement vis-à-vis de la N-VA. Idem, en ce qui concerne cette dernière du côté d’Ecolo et de DéFI mais ceux-ci ne sont pas enclins à monter dans une majorité après leurs défaites électorales respectives.
Depuis le mois de décembre, et l’annonce des néerlandophones de leur volonté de coalition entre Groen, Vooruit, l’Open Vld et la N-VA à laquelle le PS refuse de se joindre, le blocage est total.
Après avoir reçu lundi Groen et l’Open Vld, David Leisterh s’était entretenu mardi après-midi, séparément, avec Christophe De Beukelaer (Les Engagés) et Benjamin Dalle (CD&V).
« Il n’appartient pas au CD&V de fixer l’agenda des négociations. Il est également inacceptable que le PS veuille déterminer qui fera partie d’une majorité néerlandophone. C’est le travail des formateurs », avait déclaré ce dernier à l’issue de la réunion. Pour Benjamin Dalle, il faut un changement de cap fondamental entre autres en matière budgétaire, de sécurité et de propreté. Quant au rôle à part entière dans le gouvernement, il le perçoit, plus en termes d’impact que de mandats ou de postes. « Avoir un ministre ou un secrétariat d’État au sein du gouvernement, mais sans changement de cap substantiel par rapport à la législature précédente, n’est pas non plus une option : la consistance du projet a la priorité pour notre parti », avait-il dit.
Jeudi, M. Leisterh recevra les représentants d’Ecolo et de DéFI dans l’après-midi