
Une troisième fusillade à Anderlecht fait un mort, la commune et la police prennent des mesures
Une troisième fusillade consécutive a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi à Anderlecht, dans le quartier du Peterbos cette fois.
Une nouvelle fusillade a eu lieu à Anderlecht dans le quartier du Peterbos, dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué le bourgmestre de la commune bruxelloise, Fabrice Cumps sur la RTBF vendredi matin. L’information est confirmée par la zone de police Midi (Anderlecht/Saint-Gilles/Forest). On déplore cette fois un mort.
« Des coups de feu ont à nouveau été tirés la nuit dernière dans la commune, cette fois dans le quartier du Peterbos vers 04h00 du matin », a confirmé la porte-parole de la zone de police Sarah Frederickx. « Il y a une personne décédée, un homme qui doit encore être identifié. Une enquête est en cours pour éclaircir les circonstances. Le juge d’instruction et le laboratoire scientifique se sont rendus sur place ».
A l’Agence Belga, Fabrice Cumps a confié qu’il réitérait son appel pour qu’au niveau fédéral on accorde les moyens adéquats et suffisants à la police judiciaire fédérale de Bruxelles pour que celle-ci puisse mener les enquêtes qui permettront de décapiter les réseaux criminels à l’origine de ces actes de violence. « Une patrouille de police était présente sur les lieux au moment des faits cette nuit mais cela reste un emplâtre sur une jambe de bois », estime le maieur anderlechtois.
Guerre de bandes de trafiquants de drogue
C’est la quatrième fois en trois nuits que des tirs retentissent en région bruxelloise, la troisième sur le territoire d’Anderlecht. Aucun suspect n’a encore officiellement été interpellé dans le cadre de ses différents incidents.
D’après le procureur du Roi de Bruxelles, Julien Moinil, ces incidents répétés s’inscrivent dans la lutte que se livrent plusieurs bandes de trafiquants de drogue pour la maîtrise d’un territoire. Différents médias ont évoqué le conflit opposant le gang actif autour et dans le parc du Peterbos à celui présent dans le quartier d’Aumale, à propos du vol de 200 kg de stupéfiants.
Plusieurs perquisitions ont eu lieu mercredi et jeudi dans le cadre de l’enquête sur la fusillade de mercredi matin à proximité de Clémenceau. Des médias ont affirmé à ce sujet que des armes et des vêtements avaient été saisis. RTL Info a de son côté fait mention d’une interpellation, mais cela a été réfuté par la police
Opération visibilité de la police
A l’initiative des autorités de la zone de police Midi, les représentants des six zones de police locale et du Directeur Coordinateur de la Police fédérale de Bruxelles se sont réunis pour évaluer la situation des dernières heures. Il a ainsi été décidé, en plus de l’action judiciaire coordonnée exclusivement par le Procureur du Roi de Bruxelles, de lancer, dès vendredi, une opération de visibilité coordonnée par le chef de corps de la police Midi, et ce, 24 h sur 24, 7 jours sur 7.
Selon la commune, cette action mobilisera tous les membres du personnel de la zone de police Midi, qui pourront compter sur l’appui de 18 policiers fédéraux, en plus de ceux déployés dans le métro et la gare du Midi, ainsi qu’un appui constant de la Police de Bruxelles-Capitale-Ixelles (PolBru) via au minimum cinq équipes. Un appui de toutes les zones de police de la Région de Bruxelles-Capitale qui disposent des unités spécialisées en mesure de riposter à l’usage d’armes lourdes est également prévu.
« Pour répondre à une situation de crise à la suite de plusieurs fusillades, il était essentiel de mobiliser largement les effectifs policiers disponibles, à la mesure des enjeux de sécurité dans différents quartiers d’Anderlecht. Cette mobilisation exceptionnelle est rendue possible grâce à l’appui de la Police fédérale et de la Police de Bruxelles-Capitale, ainsi qu’avec la solidarité des quatre autres zones de police de la Région bruxelloise », a commenté le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, cité dans un communiqué de la commune.
Ce dispositif exceptionnel fera l’objet d’une évaluation constante en fonction de l’évolution de la menace.
Rudi Vervoort convoque le Conseil Régional de Sécurité
Le ministre-président Rudi Vervoort a fait part, vendredi, de sa décision de convoquer une réunion du Conseil régional de sécurité (CORES), mardi prochain, le 11 février.
Le CORES est l’instance de concertation dédiée à la coordination des politiques de sécurité en Région de Bruxelles-Capitale. Ce conseil rassemble les acteurs institutionnels compétents en matière de sécurité et de prévention: le gouverneur pour la gestion de crise, les bourgmestres des 19 communes bruxelloises, les chefs de corps des six zones de police, le procureur du Roi de Bruxelles ainsi que le directeur coordinateur et le directeur judiciaire de la Police fédérale.
Cette réunion aura pour objectif d’évaluer la situation actuelle et de renforcer la coopération entre les différents niveaux de pouvoir afin de lutter contre les violences liées au trafic de drogue et garantir la sécurité des citoyens bruxellois.