David Leisterh, qui sera tête de liste pour le MR à Bruxelles, est peu connu du grand public

Le budget bruxellois critiqué par l’opposition: « Bruxelles va dans le mur »

L’accord sur le projet de budget pour l’année 2024, conclu dimanche par le gouvernement bruxellois, a été vivement critiqué par l’opposition au parlement bruxellois lors de sa séance de lundi.

L’équipe Vervoort s’est engagée à réaliser 200 millions d’euros d’économies, notamment via des économies sur le personnel, les frais de fonctionnement, les subsides facultatifs et les investissements.

« Les partis de la majorité savent que les élections approchent, ils préparent l’austérité pour la future majorité« , a commenté la cheffe du groupe PTB, Françoise De Smedt, dans un communiqué. Celle-ci a déploré l’augmentation en vue des tickets de la STIB via l’indexation des tarifs.

Pour le PTB, le gouvernement cherche à limiter la casse, plutôt que de trouver les leviers pour répondre véritablement aux problèmes de la population. Cela va créer de la précarité en masse alors qu’il y a des moyens à mobiliser comme une augmentation significative des charges d’urbanisme pour les gros promoteurs immobiliers et une progressivité du précompte immobilier afin d’alléger le cadastre pour les petits propriétaires et faire plus contribuer les multi-bailleurs et grandes entreprises. Le PTB réitère son plaidoyer pour un blocage des loyers.

Pour les Engagés, le gouvernement Vervoort n’a produit qu’un tiers de l’effort pour réaliser sa promesse d’équilibre en 2024, malgré une dette qui s’envole vers un  « affolant 13 milliards en 2024 », a déploré le président des Engagés Bruxelles, Christophe De Beukelaer.

Pour lui, la stratégie Renolution basée sur les primes encore en augmentation est un échec car le taux de rénovation reste trop faible. Les Engagés proposent un régime d’investissement sans frais pour les habitants.

Plus largement, ils réitèrent leur plaidoyer pour des solutions qui mèneront à des économies d’échelle: suppression des cabinets ministériels et réforme des administrations régionales, budget à base zéro, restructuration et fusion de certaines administrations et services publics, diminution des investissements dans certains projets comme Kanal.

 « Les gouvernements et les générations à venir supporteront longtemps les conséquences de Vervoort III« , a réagi de son côté la présidente du groupe N-VA au Parlement bruxellois, Cieltje Van Achter via le média social « X ».

« Aucun ministre bruxellois n’a jamais accumulé autant de dettes », a-t-elle ironisé à l’encontre du ministre du Budget Sven Gatz (Open Vld). La cheffe de file de la N-VA à Bruxelles a dénoncé le fait que le budget a été considéré selon elle dès le début comme un problème secondaire par le gouvernement Vervoort III.

« La seule promesse que le ministre Gatz a répétée chaque année était celle de l’équilibre budgétaire d’ici 2024. Les critiques à l’égard de ce « plan » ont été ignorées ou ont fait l’objet d’une réponse cinglante. Entre-temps, les économies nécessaires ont été reportées d’année en année », a poursuivi Mme Van Achter ».

Elle a souligné que l’accord budgétaire du week-end permettait au taux d’endettement de grimper à 210 %, alors que celui-ci doit rester inférieur à 205%. Sans cela, les agences comme Standard & Poor’s dégraderont la notation de Bruxelles, ce qui engendrera un effet boule de neige de la dette lié au relèvement en conséquence des taux d’intérêts. Pour la cheffe du groupe N-VA, le gouvernement a choisi de s’endetter structurellement.

Pour sa part, la députée bruxelloise du CD&V, Bianca Debaets, n’est pas surprise que l’équilibre budgétaire prévu pour l’année prochaine ne soit « qu’un mirage ». « Ce gouvernement enchaîne les promesses en l’air », a-t-elle déclaré.

   « Cela fait des années que le ministre Gatz clame que l’équilibre budgétaire doit être atteint en 2024, alors que le taux d’endettement de notre Région explose depuis longtemps et que de nombreux dossiers complexes, comme le métro 3, mettent des bâtons dans les roues. Le fait que l’équilibre budgétaire de l’année prochaine ne soit qu’un mirage n’a surpris personne depuis longtemps ».

« Il y a quelque temps, le ministre Gatz a déjà mentionné dans la presse ‘que ce ne sera pas facile pour le prochain gouvernement sur le plan budgétaire’, ce qui n’est pas très respectueux pour les Bruxellois et certainement pas pour la personne qui doit reprendre son siège de ministre des Finances en juin 2024 », a conclu la députée du CD&V.

Le gouvernement bruxellois a enfin produit quelques premiers efforts pour corriger le tir en matière de dépenses dans le cadre du projet de budget pour 2024, mais après quelques années au cours desquelles il s’est fait plaisir, la facture est devenue trop importante, a estimé lundi le chef du groupe MR au parlement bruxellois, David Leisterh.

« Le gouvernement Vervoort s’est fait plaisir pendant trop longtemps. Aujourd’hui, il réalise enfin le montant de la facture qu’il va envoyer à nos enfants. Les premiers efforts réalisés sont trop faibles et trop tardifs. En parallèle, il n’y a aucune réforme en profondeur des organes bruxellois, et aucune simplification », a-t-il regretté. Pour David Leisterh, Bruxelles va dans le mur et chaque jour le gouvernement régional actuel y contribue.  « Avec une dette qui a plus que doublé en quelques années, je suis choqué par l’ampleur du travail qui reste à faire et qui est laissé à la prochaine législature », a-t-il encore dit.

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