Manifestation pro-palestinienne à l'ULB
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La police expulse les étudiants pro-palestiniens du bâtiment occupé à l’ULB

Après un mois et demi d’occupation, les manifestants pro-palestiniens de l’ULB ont été amenés à quitter les lieux par les policiers.

Les étudiants qui occupaient depuis début mai un bâtiment sur le campus du Solbosch de l’Université libre de Bruxelles (ULB), en soutien au peuple palestinien, ont été évacués des lieux mardi matin par la police, a confirmé l’ULB à l’agence Belga.

Les étudiants parlent d’une expulsion violente, l’ULB nie

Vers 06h30, les occupants ont diffusé des vidéos de l’expulsion en cours sur leurs réseaux sociaux. On y voit des policiers, présents en nombre, exhorter les étudiants vers la sortie. Les occupants ont en outre appelé à la mobilisation pour «venir les soutenir». «La répression ne nous arrêtera pas. Vous ne faites que grandir notre mouvement et notre détermination», soulignait l’une de leurs communications.

«Nous pouvons confirmer que le bâtiment B, sur le campus du Solbosch, a été évacué ce matin», a déclaré l’ULB. Aux alentours de 08h30, les lieux avaient complètement été évacués. Une quarantaine d’étudiants sont toutefois mobilisés devant le bâtiment, et parlent d’une «expulsion violente», selon une journaliste Belga présente sur place. Une dizaine de policiers sont campés devant l’entrée du bâtiment, et des techniciens barricadent les fenêtres.

«Je me suis réveillée en entendant des portes défoncées. Certaines personnes se sont fait frapper et étrangler par la police, et des ordinateurs et téléphones ont été cassés pendant l’expulsion. Nous avons ensuite tous été emmenés dans l’auditoire, où les policiers ont contrôlé nos identités», a témoigné une étudiante. Selon elle, les occupants n’auraient pas été prévenus au préalable de l’évacuation.

Selon l’ULB, les étudiants n’auraient pas été expulsés par la police, mais auraient «quitté les lieux volontairement sur la base de l’ordonnance qui leur a été signifiée mardi matin par un huissier. Celui-ci était accompagné de la police, présente en cas de heurts, mais elle n’a heureusement pas eu à intervenir».

Un dialogue difficile entre l’ULB et les manifestants

Sous le nom de «l’Université populaire de Bruxelles», l’occupation étudiante dénonce le «génocide» en cours à Gaza et exhorte la direction de l’ULB à «rompre sans équivoque toute forme de collaboration avec les institutions académiques et entreprises sionistes qui participent à l’oppression systématique du peuple palestinien».

Fin mai, la direction de l’université avait annoncé suspendre tout accord ou projet institutionnel de recherche impliquant une université israélienne, jusqu’à «l’engagement clair» des universités concernées «en faveur des exigences émises par la Cour internationale de Justice (CIJ) le 24 mai».

La semaine dernière, la rectrice Annemie Schaus a appelé les occupants à libérer le bâtiment dans les plus brefs délais, estimant que l’évolution du mouvement «ne répond plus aux idéaux qui l’ont motivé» et regrettant notamment les «dégradations commises» lors de plusieurs actions. Vendredi, les étudiants ont toutefois annoncé la prolongation de leur action, considérant que leurs revendications n’avaient pas été pleinement satisfaites.

«Face à leurs refus persistants de quitter les lieux, nous avons été contraints d’introduire une requête au tribunal de première instance de Bruxelles pour mettre fin à cette occupation, comme l’exige la loi. Une ordonnance autorisant l’évacuation a été rendue et signifiée ce matin aux occupants, leur laissant, une nouvelle fois, l’opportunité de quitter les lieux volontairement», a insisté la direction de l’université.

L’ULB estime que durant les sept semaines d’occupation, «elle a tenté, en vain, d’établir un dialogue avec les occupants, d’écouter leurs revendications – dont certaines ont pu être rencontrées». Elle déplore toutefois que, malgré ses «efforts pour une issue négociée, la situation n’ait cessé de se détériorer».

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