« Je demande pour Bruxelles une intervention forte du fédéral pour la sécurité et la mobilité »
Le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort a livré samedi un plaidoyer pour une Région bruxelloise considérée à sa juste valeur par les autres entités du pays et par le fédéral, une Région qui serait bien « reconnue par tous comme une Région à part entière ». C’est également une capitale et un moteur économique essentiel au reste du pays: il faut donc un « soutien fort » au développement des infrastructures de mobilité bruxelloise, et des moyens pour assurer la sécurité de tous dans la capitale.
Rudi Vervoort s’exprimait en milieu de journée lors des discours officiels de la fête de l’Iris, au Palais des Beaux-Arts.
Il a d’abord appelé à poursuivre les efforts d’optimisation de la fonction publique et des institutions régionales (projet « Optiris »). Il a ensuite émis le souhait que, peu importe le résultat des élections, « les partis bruxellois s’entendent pour former un projet bruxellois », au service des habitants de la capitale. Que Bruxelles « ne soit l’otage d’aucun enjeu étranger » à leurs intérêts.
Mais le cœur de son message était destiné au fédéral et aux autres entités du pays. « Je demande pour Bruxelles une intervention forte du fédéral pour la sécurité et la mobilité, notamment ». « Tous, dans ce pays » devraient avoir « à cœur de développer leur capitale, parce que son développement rejaillit sur le pays tout entier », a-t-il insisté.
Sécurité
Sur le plan de la sécurité, « c’est une évidence institutionnelle: police et justice relèvent du fédéral. Et face à la guerre des territoires que mènent des mafias de la drogue à Bruxelles, comme dans d’autres villes belges, il est évident qu’il faut plus de moyens policiers et judiciaires« . Ceux qui font croire que les bourgmestres ou le ministre-président « détiennent seuls les compétences ou les moyens pour faire face à cette menace » commettent « une insulte à la vérité ».
« Alors oui, je demande pour Bruxelles une intervention forte du fédéral pour la sécurité et la mobilité, notamment. Que l’on ne me dise pas que Bruxelles mendie« . « Tous, dans ce pays » devraient avoir « à cœur de développer leur capitale, parce que son développement rejaillit sur le pays tout entier », a-t-il insisté.
Coopération
Rudi Vervoort a appelé à se « donner les moyens d’une véritable coopération interfédérale », évoquant « la communauté métropolitaine dont on voit tous les jours la nécessité ». Le président du Parlement bruxellois Rachid Madrane (PS) a lui aussi insisté sur ce point, plaidant « pour la mise en œuvre effective de la communauté métropolitaine ». « Il faut pouvoir faire coopérer Bruxelles avec sa périphérie flamande et wallonne, pour trouver ensemble des solutions à nos problèmes et défis communs », a indiqué ce dernier, prenant pour exemple l’impact des travaux au carrefour Léonard. « Soyons plus efficaces. Et si nous voulons l’être, il y a un maître-mot: c’est coopération! »
Démocratie bruxelloise plus participative
Le ministre-président s’est exprimé, mais aussi le président du Parlement bruxellois, le socialiste Rachid Madrane, et son vice-président, Guy Vanhengel (Open Vld). Cette fête de l’Iris du 35e anniversaire de la Région a sans doute une saveur particulière pour eux, qui s’exprimaient probablement pour la dernière fois dans leur fonction respective. Guy Vanhengel quitte la politique à la fin de son mandat. Rachid Madrane ne figure quant à lui sur aucune liste pour les élections de juin.
Rachid Madrane a tiré un bilan positif de la législature qui se termine. Une des réalisations du Parlement a été de rendre la « démocratie bruxelloise plus participative », s’est-il félicité. Il a souhaité une campagne électorale « la plus digne possible », rappelant que la politique « consiste d’abord et avant tout à servir l’intérêt général, la chose publique, le bien commun ».