Gouvernement bruxellois: une centaine de citoyens inquiets et indignés manifestent en silence sur les marches de la Bourse

Une centaine d’habitants de la capitale inquiets et indignés ont observé 89 minutes de silence dimanche midi pour dénoncer l’échec persistant de formation d’un gouvernement bruxellois. Un total de 89 minutes pour 89 élus régionaux, selon les organisateurs de l’action.

Les manifestants demandent aux élus et aux partis politiques de renoncer à leurs vétos et de mener des discussions de fond pour former un futur gouvernement bruxellois.
L’organisateur Joost Vandenbroele a fait part de son souhait que l’action « envoie surtout un signal aux politiciens bruxellois de la colère de la population et de son indignation en raison de l’absence de gouvernement. Nous sommes donc très inquiets de la direction que prend notre ville ».

Bruxelles est en proie à de nombreux problèmes: les rues d’Anderlecht ont déjà été le théâtre de plusieurs fusillades cette année dans le cadre de la guerre bruxelloise contre le trafic de drogue, la dette bruxelloise augmente chaque jour. La confiance dans les institutions politiques est aussi visiblement en baisse.

Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux problèmes qui affectent ou affecteront la Région à l’avenir. « Chaque jour, les Bruxellois sont perdants et la dette augmente de 4,6 millions d’euros. Il faut enfin travailler à quelque chose de positif. Les Bruxellois le méritent. Les défis sont connus, c’est aux politiques de couper les nœuds et de sortir ensemble de l’impasse. » Il est temps que des leaders politiques avec un projet politique clair se lèvent, a expliqué l’organisateur. Parmi les personnes présentes, il y avait non seulement des citoyens, mais aussi des fonctionnaires de la Région bruxelloise.

« Ce sera encore 4,5 ans de chamailleries« 

Le professeur émérite de l’Université catholique de Louvain (UCL) Philippe Van Parijs s’est également rendu sur la place de la Bourse pour exprimer ses préoccupations: « Je pense qu’il est grand temps qu’un gouvernement soit enfin en place. Si cela peut aider un peu, je suis heureux d’être là. » Selon M. Van Parijs, le Bruxellois risque de passer plusieurs fois la caisse si une solution n’est pas trouvée rapidement. « Il faut s’attaquer aux problèmes maintenant, sinon ils vont s’aggraver et cela se fera au détriment des Bruxellois. » Selon M. Van Parijs, qui « comprend la difficulté de la tâche des hommes politiques », les élus bruxellois devraient abandonner leurs vétos.

Pourtant, le professeur émérite estime qu’avec la N-VA au sein d’un gouvernement bruxellois, « ce sera encore 4,5 ans de chamailleries. » « Il est ridicule que le PS déclare que la N-VA est un parti raciste, mais cela ne signifie pas que ce parti doive absolument faire partie du gouvernement. » S’il n’y a pas de gouvernement bruxellois, M. Van Parijs privilégie la voie alternative d’un gouvernement minoritaire soutenu depuis le Parlement par un partenaire permanent de l’opposition ou par des majorités de rechange.
« Un gouvernement minoritaire rend le fonctionnement d’un pays ou d’une région plus démocratique, car il ne s’agit plus d’une majorité contre une opposition. Il est plus confortable d’avoir un gouvernement de poids, mais si ce n’est pas possible, alors c’est la meilleure solution », a-t-il soutenu.

De Gucht et Bouchez auront un échange dimanche après-midi à propos de la situation

Le négociateur de l’Open VLD pour Bruxelles, Frédéric De Gucht, et le président du MR, Georges-Louis Bouchez, s’entretiendront dimanche après-midi de la situation politique à Bruxelles. M. De Gucht l’a annoncé dimanche midi au cours de l’émission « De Zevende Dag » (VRT 1).

Il a également déclaré qu’il se rendra à la réunion des sept partis lundi. « Il ne s’agit pas de négociations, mais nous allons examiner les pistes qu’un comité de pilotage a élaborées sur la situation budgétaire de Bruxelles », a-t-il précisé. Au terme de leur mission il y a un peu plus d’une semaine, les informateurs Elke Van den Brandt (Groen) et Christophe De Beukelaer (Les Engagés) ont avancé la piste d’un gouvernement à sept MR, PS, Les Engagés, Groen, Open VLD, Vooruit et CD&V – comme la seule possible pour garantir la stabilité politique en Région bruxelloise.

Mais M. De Gucht a clairement indiqué lundi dernier que l’Open VLD ne s’engagerait pas sans la N-VA. Il ne s’est pas non plus présenté à une deuxième réunion avec les six autres partis mercredi. En laissant la porte ouverte à l’Open VLD, ces derniers ont convenu de relancer le comité de pilotage budgétaire lancé par le formateur David Leisterh (MR) et de se pencher sur le budget et la dette lundi. L’Open VLD sera présent, a déclaré M. De Gucht dimanche. Frédéric De Gucht maintient que la N-VA devrait faire partie du gouvernement bruxellois. « Bruxelles doit être en meilleure forme en 2029 qu’elle ne l’est aujourd’hui. Cela n’est possible que si le gouvernement fédéral, le gouvernement flamand et le gouvernement wallon sont également impliqués. Je ne crois pas que cela puisse se faire sans la N-VA », a réitéré le représentant de l’Open VLD.

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