Bruxelles: l’opposition demande de renoncer au salaire à vie après 10 ans de mandat pour des hauts fonctionnaires
L’opposition bruxelloise ne goûte que très peu, voire pas la décision récente du gouvernement bruxellois concernant deux hauts mandataires de l’administration régionale assurés de bénéficier à vie de leur salaire, à la sortie de leurs fonctions respectives, à en croire les commentaires recueillis jeudi matin à ce propos.
Le quotidien Le Soir a révélé dans son édition de jeudi que les hauts fonctionnaires bruxellois sont aujourd’hui assurés de garder leur salaire à vie après dix ans de mandat. Un poste sur mesure vient d’être créé pour justifier ces émoluments concernant un des deux premiers à bénéficier de cette mesure.
Le dossier est inconfortable pour le gouvernement Vervoort: un arrêté de 2014 précise que la rémunération des hauts mandataires bruxellois, au moins 120.000 euros par an, est maintenue jusqu’à la pension après 10 années de service .
Le gouvernement bruxellois actuel a donc décidé de faire de Peter Michiels, ex-responsable de Bruxelles Economie et Emploi, le nouveau coordinateur Ukraine à Bruxelles. Pour Arlette Verkruyssen, ex-dirigeante de Bruxelles Développement urbain, et ensuite de Bruxelles Logement, l’exécutif bruxellois a créé, à titre exceptionnel, le poste de directrice chef de service pour le pilier de Bruxelles Synergie gérant les directions « ayant un rôle de coordination régionale ». Le ministre Sven Gatz, toujours selon Le Soir, entend réformer le dispositif.
Pour le chef du groupe MR au parlement bruxellois, David Leisterh (MR), la séquence est symptomatique de tout ce qui ne va pas dans le fonctionnement de l’administration à l’heure actuelle: aucune transparence sur les statuts et les avantages perçus en marge de la prise de fonction; des parachutages de personnes a des postes pour lesquels il n’y a pas de qualification.
Le MR demande l’arrêt immédiat de ce régime et, sans explications claires, l’annulation des deux « parachutages » en cours. Il ya également lieu de se poser des questions sur les autres avantages perçus par les hauts fonctionnaires et les « parachutages cachés ».
De son côté, Françoise De Smedt (PTB) juge ce « système coûteux, absurde et indécent’. ‘Aucun travailleur dans notre pays n’a droit à un salaire à vie et encore moins de 120 000 euros par an. Si le ou la haut fonctionnaire ne trouve pas de travail après son mandat, nous sommes pour qu’il ou elle retombe sur le système des allocations de chômage comme n’importe quel travailleur qui a un contrat à durée déterminée qui s’arrête », a-t-elle ajouté.
« Le système actuellement mis en place ne répond pas aux critères de bonne gouvernance que nous défendons. Il y a dès lors un risque que le fossé entre citoyens et politiques se creuse davantage. Il est dès lors nécessaire d’harmoniser les statuts et d’éviter de donner à certains des avantages incompréhensibles », a commenté pour sa part Céline Fremault (Les Engagés), plaidant pour une réforme « ambitieuse, lisible et juste ».