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Propos de Bernard Clerfayt: un « raccourci malheureux », selon Unia

Le ministre bruxellois DéFI de l’Emploi a fait le lien entre le taux d’emploi plus faible chez les femmes et le « modèle méditerranéen » dans lequel « monsieur travaille et madame reste à la maison ».

Ces propos constituent un « raccourci malheureux », selon Patrick Charlier, directeur du centre interfédéral pour l’égalité des chances Unia. « Les chiffres sur lesquels se base le ministre sont corrects. Mais déduire une problématique liée à la culture sur leur simple base est impossible. Ces statistiques ne donnent en effet pas d’information concernant les compositions familiales ». Ce qui peut toutefois ressortir des chiffres avancés par le ministre, selon Patrick Charlier, est que les femmes d’origine étrangère font davantage l’objet de discriminations, et ont de ce fait plus de mal à trouver un travail. « C’est cela qui expliquerait leur taux d’emploi moins élevé. »

Bernard Clerfayt (DéFI) avait suscité des critiques de la part de la députée Fadila Laanan (PS) et de la secrétaire d’Etat Barbara Trachte (Ecolo) pour avoir déclaré sur le plateau de la chaîne d’information LN24: « Beaucoup de femmes sont encore dans un modèle méditerranéen, que ce soit des Italiens, Marocains ou Turcs d’origine. C’est un modèle familial où monsieur travaille et madame reste à la maison pour s’occuper des enfants ».

« Le taux de participation des femmes d’origine étrangère est beaucoup plus faible que celui des hommes »

Réagissant à la polémique, il a assuré que des études internationales et organismes « très sérieux », comme le Conseil supérieur de l’Emploi, « disent exactement la même chose que ce que je dis ». Citant ces études et le CSE, le ministre bruxellois de l’Emploi a souligné que « si le taux d’emploi des femmes est beaucoup plus faible à Bruxelles, que le taux d’emploi des hommes – un peu plus que dans les autres Régions -, c’est parce que le taux de participation au marché de l’emploi des femmes, et principalement des femmes d’origine étrangère, est beaucoup plus faible que celui des hommes. »

« Cela sont des normes sociales qui font que dans la famille, on se répartit les tâches, et notamment les tâches de la garde des enfants de manière inégale. C’est le cas dans toutes les composantes de la population. Donc, il ne s’agit pas d’aller stigmatiser ou identifier une composante particulière. Pas du tout, au contraire », a encore affirmé Bernard Clerfayt.

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