
33.000 tonnes de biodéchets collectés à Bruxelles: un record
Près de 11.500 tonnes de déchets alimentaires ont ainsi échappé au sac blanc. C’est le double du résultat enregistré en 2019, lorsque le tri n’était pas obligatoire
Les Bruxellois ont rempli leurs sacs poubelles verts et oranges de 33.452 tonnes de déchets biodégradables en 2024, ressort-il des chiffres collectés par l’agence Bruxelles-Propreté. C’est presque 6.000 tonnes de plus qu’en 2023, lorsque 27.896 tonnes de déchets verts et alimentaires avaient été ramassés. En 2022, il s’agissait de 19.577 tonnes et en 2021, de 23.063 tonnes.
La réforme qui impose aux Bruxellois de trier leurs déchets alimentaires, dans un sac orange, et leurs déchets de jardin, dans un sac vert, est entrée en vigueur le 15 mai 2023. Auparavant, ceux qui y étaient attentifs triaient de leur propre initiative leurs restes de légumes et de fruits, leur marc de café et filtres à thé délestés de leur étiquette de papier, les déchets de cuisine, tous les aliments périmés sortis de leur emballage, de même —c’est plus inattendu— que les mouchoirs en papier et autres essuie-tout. Les os, coquilles d’œufs, de noix ou de moules, et les litières, même biodégradables, ne sont en revanche pas acceptés dans ces sacs colorés. Au moment du lancement de cette obligation de tri, le sac blanc, contenant tous les types de déchets dans la capitale, se composait à hauteur de 40 à 60% de déchets organiques, selon les données de Bruxelles-Environnement.
La mesure contraignante a manifestement changé la donne: le cadre légal est désormais clair et le non-respect de l’obligation de tri peut entraîner, pour le citoyen contrevenant aux règles, une amende administrative de 75 euros. Sur le terrain, l’effet de cette nouvelle règle régionale s’était d’ailleurs observé rapidement: si, durant la première semaine de tri obligatoire, 157 tonnes de déchets alimentaires seulement avaient été collectés, le bilan était déjà de 345 tonnes par semaine après un mois. Des kilos et des kilos d’épluchures de carottes, de trognons de pommes et de marc de café étaient ainsi en route vers un processus de biométhanisation. La Région bruxelloise proposait aussi aux habitants qui le souhaitaient de déposer leurs déchets alimentaires dans l’un des 210 composts de quartier de la capitale.
«Depuis que nous distribuons des conteneurs oranges aux citoyens qui en demandent, c’est-à-dire depuis 2016, nous en avons déjà donné 310.000», indique Adel Lassouli, porte-parole de l’agence Bruxelles-Propreté.
En lançant ce tri obligatoire à la mi-mai 2023, la Région bruxelloise avait pris un peu d’avance sur le calendrier européen, qui prévoyait la même mesure à partir du 1er janvier 2024. Objectif général: recycler au moins 55% de tous les déchets ménagers d’ici à 2025. Ce seuil passera à 60% en 2030 et 65% en 2035. Actuellement, Bruxelles n’en est pas (encore) là.
Même s’il reste une réelle marge de progression —quelque 50.000 tonnes de déchets alimentaires sont encore présents dans les sacs blancs à Bruxelles—, tous ces biodéchets échappent déjà à l’incinérateur et sont valorisés soit en biogaz, soit en compost. Autrement dit, 4.000 tonnes de CO2 sont ainsi épargnées et ne finissent pas dans l’atmosphère.
En 2023, les Bruxellois jetaient en moyenne 131,2 kg d’ordures ménagères par an, tandis qu’en Wallonie, ce chiffre était de 98,7 kilos. Au sud du pays, le tri des déchets organiques est entré en vigueur le 1er janvier 2024. Les citoyens peuvent recourir à la collecte assurée en porte-à-porte par les intercommunales locales, se rendre dans un recypark, ou opter pour un compost chez eux. Sans oublier les poules wallonnes, bien utiles également…
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