Le vice-Premier ministre MR, David Clarinval

« Le MR a choisi le camp des millionnaires »: les libéraux demandent le report des discussions sur la réforme fiscale et crispent la gauche

Le MR estime que les propositions actuellement sur la table au sujet de la réforme fiscale ne constituent pas une « base équilibrée » et demande le report des discussions au mois de septembre. Une annonce qui suscite une levée de boucliers dans les rangs de la gauche. « Si l’on veut avancer, c’est maintenant », réagit pour sa part le Premier ministre.

Le MR veut reporter la discussion sur la réforme fiscale au moment des travaux budgétaires, soit en septembre-octobre, a-t-il annoncé lundi après un Conseil du parti. A ses yeux, les dernières propositions mises sur la table ne constituent pas « une base équilibrée de négociation et ne permettent pas le redémarrage de discussions en séance plénière ».

Selon les libéraux francophones, au vu des objectifs budgétaires du gouvernement, la discussion sur la réforme fiscale doit avoir lieu en septembre-octobre, quand le budget sera en cours d’élaboration. « Nous plaidons pour qu’une vue d’ensemble soit apportée dans les discussions. Ce n’est qu’avec cette vue d’ensemble que nous pourrons poursuivre le travail d’équilibre entamé par le gouvernement pour assainir les finances publiques et diminuer la fiscalité tant des citoyens que des entreprises », a ajouté le parti.

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Le MR reste ouvert à poursuivre des discussions en réunions bilatérales, a précisé un peu plus tard le président Georges-Louis Bouchez. Mais, à ses yeux, une reprise des discussions en réunion plénière, avec les vices-Premiers ministres des différentes composantes de la majorité, est inutile tant que des « balises claires » n’ont pas été posées.

« Le Mouvement des Riches »

Le PS et Ecolo ont dénoncé tour à tour l’attitude du MR dans les discussions sur la réforme fiscale. Selon eux, les libéraux francophones ont privilégié les intérêts des mieux nantis au détriment de la classe moyenne.

« Plus que jamais, le MR est le Mouvement des Riches« , a lancé le président du PS, Paul Magnette. « C’est un enterrement de première classe, personne n’est dupe. On renvoie au mois d’octobre, puis au 31 décembre, et puis cela tombe dans le fossé. La vérité, c’est que cette réforme fiscale ne verra jamais le jour avec le MR ».

« Le geste de Georges-Louis Bouchez est le juste reflet du mépris envers les gens qui touchent un bas ou un moyen salaire et qui attendaient cette réforme pour avoir une revalorisation salariale. Pour financer la réforme, il y avait des propositions intéressantes sur le patrimoine, les comptes-titres. Mais le MR a choisi le camp des millionnaires plutôt que celui des bas et moyens salaires », a dit le co-président d’Ecolo, Jean-Marc Nollet.

Selon M. Magnette, six des sept partis qui constituent la coalition étaient prêts à poursuivre les discussions et à accepter des mesures touchant le capital. « Quand le MR dit qu’il est le parti des travailleurs et de la classe moyenne, il se moque du monde« , a ajouté M. Magnette qui voit dans l’annonce des libéraux une constante depuis la mise en place du gouvernement. « Le MR se comporte de façon à empêcher des résultats. Nous l’avons vu avec la hausse de la pension minimum alors que les premiers à en bénéficier sont des indépendants. »

Le « momentum, c’est maintenant »

De son côté, le cabinet du Premier ministre Alexander De Croo a assuré que le gouvernement continuera ses travaux sur la réforme fiscale. Des réunions bilatérales sont prévues, notamment avec le MR.

« Si on veut avancer, c’est maintenant », a-t-il souligné après l’annonce des libéraux francophones.

Interrogé il y a dix jours à la Chambre, le Premier ministre avait exprimé la volonté de son gouvernement d’aboutir à un accord sur la réforme avant le 21 juillet, soit au plus tard jeudi, et d’en voir les premiers effets sur le salaire net des travailleurs dès l’an prochain. Or, pour atteindre cet objectif, il n’est plus possible d’attendre, affirmait-on de source gouvernementale.

Le CD&V croit toujours à un accord

Si l’on en croit la secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor, le CD&V croit toujours qu’un accord est possible d’ici le 21 juillet. Pour réaliser ce deal, tous les partis doivent revenir autour de la table, a-t-elle déclaré au cours de l’émission Terzake (Canvas-VRT).  « Je n’ai encore jamais vu une solution approcher lorsque l’on ne se parle pas », a-t-elle notamment dit.

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