Réforme fiscale: « La gauche ne regarde que le volet recettes et jamais celui des dépenses », se défend le MR

Le MR a estimé mercredi que les partis de gauche au sein de la Vivaldi portent la responsabilité de l’échec du gouvernement à mener une réforme fiscale.

La réalité c’est qu’une fois de plus, lorsqu’il s’agit d’équilibrer les finances publiques, la gauche ne regarde que le volet recettes et jamais celui des dépenses », a déclaré mercredi le chef de groupe des libéraux francophones à la Chambre, Benoit Piedboeuf.

« Une véritable réforme fiscale, c’est une réforme qui permet à l’Etat d’équilibrer ses comptes et de préparer l’avenir. Les positions défendues par la gauche ne permettaient pas d’atteindre ces objectifs », selon M. Piedboeuf.

Le MR affirme avoir dû bloquer une série de taxations qui aurait touché le portefeuille du consommateur, comme une augmentation de la TVA sur le pain, les œufs, le lait, la viande… « Le secteur de la construction et de la rénovation était également visé, un non-sens. En outre, la proposition de diminution d’impôt via la suppression de la cotisation spéciale ne concernait pas les indépendants ni les pensionnés, ils auraient donc dû supporter plus lourdement les augmentations de taxes. »

Le MR souhaitait lier une réforme fiscale à une réforme du travail afin d’augmenter le taux d’emploi, « seule solution pour améliorer l’état des finances publiques ».

« Le ministre Clarinval a proposé un paquet de mesures permettant de créer 25.000 emplois supplémentaires, au-delà de la croissance naturelle mais cela n’a même pas été considéré par la gauche. Est-ce que créer de l’emploi est soudainement devenu trop libéral à leur goût? », a ironisé Benoit Piedboeuf.

Les libéraux francophones estiment que les autres partis de la majorité tentent de « faire porter le chapeau » au MR. Depuis l’annonce de l’échec des négociations sur cette réforme fiscale, plusieurs partis de la majorité ont pointé du doigt le parti de Georges-Louis Bouchez.

Le vice-Premier ministre et ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) a ainsi estimé que les libéraux francophones continuaient à « travailler pour 100 riches électeurs au lieu de penser aux milliers de personnes qui vont travailler tous les jours ».

« Six des sept partis (de la coalition) étaient prêts à rechercher un consensus sur la manière de réduire la charge pesant sur le travail. Mais s’ils (le MR, NDLR) mettent leur veto, à une augmentation de la taxe sur les comptes-titres ou la réduction de certains régimes fiscaux, alors vous vous retrouvez dans une situation où aucune réduction de charge n’est possible », a déclaré le ministre Van Peteghem.

Pas la fin du débat?

Dans l’après-midi, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, s’est lui aussi exprimé. Il a contesté l’argument du ministre CD&V, estimant que son parti voulait protéger ceux qui investissent et épargnent. « Ce ne sont pas les 100 personnes les plus riches, ce sont celles et ceux qui font vivre la Flandre, Bruxelles, la Wallonie, la Belgique », a-t-il souligné.

À ses yeux, l’échec de mardi soir ne signifie pas la fin du débat qui pourrait reprendre à la rentrée… et dans le cadre de la campagne électorale.

Lundi, les libéraux francophones ont fait savoir qu’ils voulaient lier le débat fiscal à celui du budget, en septembre-octobre. « Certains disent qu’ils ne discuteront plus de cette réforme fiscale, c’est leur choix. En tout cas, le MR est disponible pour poursuivre les discussions afin de baisser la fiscalité sur les travailleurs. Le rendez-vous d’octobre pourrait aussi être un rendez-vous intéressant pour baisser la fiscalité sur les salaires. Pour le MR, la question de la fiscalité, de la récompense du travail sera sans doute le premier point de notre programme« , a-t-il ajouté.

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