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Raoul Hedebouw défend l’idée d’une TVA à 0% sur l’alimentation
Le président du PTB a plaidé samedi pour l’établissement d’une TVA à 0% sur la nourriture. Il a reproché tant à la droite qu’à la gauche du gouvernement de ne rien avoir entrepris au cours des trente dernières années pour mettre un terme à l’exonération des plus-values sur action.
« Près de 15% d’augmentation en un an… C’est pas possible de payer de plus en plus cher pour les fruits, des pâtes, du riz, ou des légumes; comme on le fait en Belgique depuis quelques années », a justifié Raoul Hedebouw, lors de la nouvelle édition de ManiFiesta.
Ce rassemblement politique et festif du parti d’extrême gauche, était organisé sur le site de l’hippodrome ‘Wellington’ à Ostende. Au rangs des orateurs-témoins, figuraient notamment le président de la FGTB, Thierry Bodson, et la responsable de l’ACV-PULS, une section du syndicat chrétien flamand, Fatiha Dahmani.
Aux yeux du président du PTB, les prix de tous les aliments s’envolent alors que « les profits des multinationales de l’agrobusiness explosent ». M. Hedebouw a reproché au gouvernement de ne pas bloquer les prix face à cette situation.
D’après lui, une baisse de la TVA à 0% sur tous les produits alimentaires comme le lait, la viande, le pain ou les pâtes permettrait de gagner 5, 10, 15 euros chaque fois qu’on fait des courses.
Pour financer une telle mesure, le président du Parti du Travail de Belgique préconise de supprimer les niches fiscales « qui permettent aux super riches de s’en mettre plein les poches sans payer d’impôts ». « Aujourd’hui, si des sociétés détenues par des super-riches vendent des actions et font une plus-value, ils paient 0 euro de taxe… L’année passée, plusieurs milliardaires ont fait des plus-values de centaines de millions d’euros sans travailler et et sans rien payer. », a-t-il ajouté.
Toujours selon Raoul Hedebouw, cette niche fiscale coûte 4 milliards d’euros à la caisse de l’État. « Et après ça, on entend les partis de droite dire qu’il n’y a pas d’argent pour une réforme fiscale… La réalité, c’est que la Belgique est un enfer fiscal pour les travailleurs, et un paradis fiscal pour les super-riches ».
Au passage, il a reproché aux partis « qui se disent de gauche au gouvernement d' »oublier de dire que l’exonération des plus-values sur action, a été décidée en 1991 par un gouvernement avec les partis socialistes, PS et Vooruit, avec le CD&V et les Engagés, et qu’ils sont au gouvernement de manière quasi ininterrompue depuis 30 ans… Où sont leurs propres lignes rouges? Comment se fait-il qu’un parti de droite semble pouvoir tout bloquer, mais quatre partis dits de gauche ne peuvent rien imposer de sérieux », a-t-il demandé.
Il s’est en est également pris à ceux qui se sont opposés à la remise en cause des suppléments de pension de parlementaires tels que Siegfried Bracke, l’ancien président N-VA de la Chambre, tout haut, mais aussi au Vlaams Belang, qui avait approuvé le système et dont certains membres qui gagnent 6 000 euros par mois « empochent le fric », sans broncher.
Par ailleurs, le président du PTB a fait part du lancement par sa formation, en vue des prochaines échéances électorales, d’une enquête auprès de 100.000 personnes dans les quartiers et les entreprises dans tout le pays pour aborder une série de volets de changement dans la société en matière de justice fiscale, de pouvoir d’achat, de crise logement ou de « privilèges des politiciens ».
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