Prolongation du nucléaire: « Avec le temps qui passe, la crédibilité s’effrite dans ce dossier »
Dans la majorité, l’inquiétude monte face à la durée des négociations avec Engie dans le cadre de la prolongation du nucléaire.
Plusieurs partis de la majorité ont exprimé mardi leur inquiétude devant la durée des négociations entre Engie et le gouvernement fédéral à propos de la prolongation du nucléaire, et plus particulièrement des réacteurs de Tihange 3 et Doel 4.
Selon les « heads of terms » arrêtés au mois de janvier entre les deux parties, le plafonnement du coût du traitement des déchets issus de l’activité nucléaire en Belgique devait être établi à la mi-mars. Près de deux mois après cette échéance, les discussions sont toujours en cours et l’échéance évoquée aujourd’hui est celle de l’été, sans autre précision.
« Ca traîne, ça prend du temps et on a le sentiment que cela crée beaucoup d’insécurité auprès des citoyens et des entreprises », a affirmé la députée Leen Dierick (CD&V) qui a interrogé la ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten en commission à la Chambre. « Avec le temps qui passe, la crédibilité s’effrite dans ce dossier ».
Nucléaire: « Nous vivons des temps très difficiles »
Plusieurs parlementaires se demandent si, au vu de la longueur des discussions, l’approvisionnement en combustible nucléaire, nécessaire pour la prolongation, pourra se faire à temps. « Quand on regarde le calendrier de base, on se rend compte que c’était déjà très serré », a fait remarquer François De Smet (DéFI). « Si nous n’avons même pas Doel 4 et Tihange 3 en novembre 2026, je ne sais vraiment pas ce que nous allons faire. Nous vivons vraiment des temps très difficiles », a souligné Marie-Christine Marghem (MR). Aux yeux de Ludwig Verduyckt (Vooruit), s’il n’y a toujours pas d’accord, « c’est que les exigences d’Engie ne sont pas réalistes ».
A l’instar du Premier ministre, Alexander De Croo, la ministre a préféré la discrétion sur les négociations en cours avec le groupe français. A l’entendre, il n’y a pas péril en la demeure. « Rien ne nous permet de conclure que la production d’électricité après 2025 soit rendue impossible par la poursuite des négociations », a-t-elle assuré.