PFAS: Céline Tellier (Ecolo) dénonce « une grande mascarade préélectorale » à son encontre

La ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier (Ecolo) a dénoncé « une grande mascarade préélectorale » en marge de son audition, mardi, en commission du parlement régional.

Au cœur du débat: la communication des résultats des quelque 1.800 prises de sang réalisées sur des personnes potentiellement surexposées aux PFAS dans la région de Chièvres.

La semaine passée, la ministre avait indiqué que ces résultats seraient transmis aux personnes concernées durant la deuxième quinzaine de juin.

Trop tard – et surtout après les élections – dénoncent Les Engagés, qui ont demandé et obtenu les auditions de ce mardi, et le MR, particulièrement remonté bien qu’il fasse partie de la majorité régionale. « Un document d’interprétation scientifique et médicale a fuité dans la presse; des gens vont paniquer en voyant des chiffres qui ne sont absolument pas contextualisés. J’aimerais que tout le monde prenne la mesure de sa responsabilité en la matière », a avant toute chose pointé la ministre Tellier.

« Je pense à toutes les personnes qui ont participé à ce biomonitoring, qui sont aujourd’hui en perte de confiance et qui souhaitent bien légitimement disposer de leurs résultats mais aussi de conseils médicaux pour pouvoir y faire face », a-t-elle ajouté.

« Travailler le plus vite et le mieux possible, c’est notre responsabilité collective. Je ne peux que regretter que des propos politiques largement orientés laissent penser qu’on joue avec la santé des gens. C’est faux », a poursuivi Céline Tellier en dénonçant « une grande mascarade préélectorale ».

« J’ai beaucoup de mal à ravaler ma colère quand je constate l’instrumentalisation d’enjeux cruciaux de santé publique à des fins électoralistes. C’est extrêmement triste, dommageable et totalement irresponsable. Montrer que nous ne sommes pas capables de faire preuve d’unité, de hauteur de vue pour améliorer la santé des gens me désole. Et je refuse que l’on sacrifie la qualité du service rendu aux personnes sur l’autel d’une campagne de dénigrement purement électorale », a-t-elle encore asséné.

Sur le fond, « rien n’a changé dans les phases de planning annoncées depuis de nombreux mois. Les délais et le phasage ont à chaque fois été confirmés et validés au gouvernement. Le phasage a également été annoncé au parlement », a affirmé la ministre.

« La seule façon que les 92% de la population qui sont concernés par le 1er seuil de risque sur les PFAS passent sous ce seuil, c’est d’interdire à la source ces polluants éternels », ce que le MR refuse, a-t-elle insisté.

Une pique qui a provoqué un vif échange entre le chef de groupe libéral Jean-Paul Wahl et le député Ecolo Christophe Clersy. « Bas les masques », a hurlé ce dernier. Durant l’audition de la ministre, le Conseil scientifique indépendant, qui n’a pas estimé opportun d’être auditionné ce mardi en commission du parlement wallon, a par ailleurs confirmé son refus.  

« Il ne nous semble pas opportun d’envoyer un de nos membres (au parlement). Notre calendrier de travail a été présenté au SPW de longue date, prévoyant un retour sur la communication des résultats dans les premières communes concernées par le bio-monitoring (Chièvres, Ronquières) dans la deuxième quinzaine de juin », avait-il indiqué dans un courrier envoyé hier/lundi. « La demande d’accélération soudaine de ce calendrier par certains parlementaires et groupes politiques ne peut se justifier d’un point de vue scientifique », avait-il ajouté.

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