Permis à points: « Il y a des gens qui meurent sur les routes parce que le PS et le MR refusent de prendre des mesures »
Pour le député Vooruit Joris Vandenbroucke, le PS et le MR sont responsables de morts sur les routes en bloquant le dossier du permis à points.
« Il y a des gens qui meurent sur les routes parce que le PS et le MR refusent de prendre des mesures pour améliorer la sécurité routière », a-t-il lancé dans l’émission De Ochtend, sur Radio 1.
Dans son accord de gouvernement, la Vivaldi a convenu de réaliser une étude sur le rôle du permis de conduire à points. Les résultats seraient positifs, mais le PS et le MR ont formulé une contre-proposition, indiquait Het Nieuwsblad. Cette contre-proposition porte sur quatre axes: une banque de données des auteurs d’infractions, augmenter les chances d’interpeller ces auteurs, sensibiliser les automobilistes et relever les peines.
Joris Vandenbroucke y voit une crainte pour le PS et le MR de perdre des électeurs. Il prépare une proposition de loi et portera le sujet à la Chambre pour que ces deux partis gouvernementaux s’expliquent. Son collègue du CD&V Jef Van den Bergh a déjà déposé une proposition de loi en ce sens et espère que Vooruit s’y joindra.
Depuis les bancs de l’opposition, la N-VA s’est proposée pour constituer une majorité de substitution, tout en qualifiant le dossier de « blocage communautaire ».
La ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters (Open Vld) a quant à elle déploré le « jeu politique » sur cette initiative qui représente à ses yeux une véritable valeur ajoutée pour la sécurité routière et répond à la douleur des proches des victimes de la route. « On parle ici de gens, pas de chiffres. Le permis à points est l’approche idéale à l’égard des auteurs irréductibles d’infractions routières, il faut le mettre en œuvre d’urgence ».
Dans un communiqué, le groupe MR de la Chambre a dénoncé les propos du député Vooruit qu’il juge « grotesques sur la forme et très graves sur le fond ». Selon le chef de groupe Benoît Piedboeuf, l’étude réalisée sur le permis à points a livré des résultats contrastés et ne conclut pas à une « efficacité à 100% ». Les libéraux francophones veulent porter le travail sur les récidivistes et en particulier sur les « cowboys de la route », dont le comportement ne change pas et qui représentent 5 à 10% des conducteurs ».
Ils ont d’ailleurs déposé un plan d’actions à ce sujet, avec le PS. « Le permis à point ne représente pas l’alpha et l’omega de la sécurité routière. En France, où il est en vigueur, il a, dans les faits, entraîné une augmentation du nombre de conducteurs roulant sans permis ! En 2020, plus de 770.000 automobilistes circulaient sans permis en France et 6% des conducteurs impliqués dans un accident mortel circulaient sans permis », a fait remarquer Emmanuel Burton.
En fin de journée, le président du PS, Paul Magnette, a également déploré les propos du député socialiste flamand, et confirmé qu’il ne soutenait pas la mise en place d’un permis à points.
« Vooruit est notre parti frère. Mais l’expression de Joris Vandenbroucke est inacceptable. Tout le monde est d’accord, il faut améliorer la sécurité routière. Mais le permis à points n’est pas la solution. Nous demandons la proportionnalité des amendes, plus efficace et plus juste », a-t-il déclaré sur Twitter.