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De Croo © Belga

Sortie du nucléaire: va-t-on modifier la loi ? Les avis divergent

Le gouvernement fédéral actuel n’abolira ni ne modifiera fondamentalement la loi sur la sortie du nucléaire de janvier 2003, a affirmé dimanche la vice-Première ministre Petra De Sutter (Groen), prenant le contre-pied du président de l’Open Vld, Egbert Lachaert. Mais celle-ci vient à son tour d’être contredite par le président du CD&V.

Le conseil ministériel restreint (« kern ») a décidé vendredi d’étudier la prolongation d’autres réacteurs nucléaires que les deux plus récents du parc nucléaire belge (Tihange 3 et Doel 4) – pour lesquels un accord de principe a été conclu le 9 janvier entre le fédéral et le groupe énergétique français Engie – afin d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en électricité pour les hivers potentiellement problématiques de 2025-2026 et 2026-2027. Les réacteurs concernés sont Doel 1 et 2 et Tihange 1, qui pourraient servir de « réserve nucléaire ».

M. Lachaert a exprimé samedi, sur les ondes de la VRT, son souhait de prolonger la durée de vie du réacteur de Tihange 1 de dix ans alors qu’il est censé être définitivement mis à l’arrêt en 2025, Selon lui, la loi de 2003 la loi devrait purement en simplement être « complètement remplacée » par « une nouvelle loi avec de nouveaux délais ». Les libéraux flamands sont aussi partisans de la construction de petits réacteurs nucléaires modulaires (PRM, en anglais SMR), ce qui nécessite un changement de la loi.

La vice-Première ministre écologiste Petra De Sutter s’est montrée peu convaincue dimanche sur le plateau de l’émission de De Zevende Dag de la VRT-télévision. « Nous faisons mener des recherches sur ces petits réacteurs modulaires, mais cela concerne les centrales qui seront là en 2040 au plus tôt. Nous avons donc encore 17 ans pour modifier cette loi. Avant la fermeture des anciennes centrales, les données contenues dans la loi devront être amendées, mais la loi ne va pas être remaniée ou fondamentalement changée au cours de cette législature« , qui se termine à la mi-2024, a affirmé Mme De Sutter. 

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Selon elle, le « kern » a également décidé vendredi d’étudier la possibilité d’épargner le combustible nucléaire en été afin que les anciens réacteurs puissent durer un hiver de plus. « La durée de vie totale de ce combustible n’est pas prolongée », a souligné la vice-Première ministre.

Mahdi est lui favorable à l’étude sur la prolongation du nucléaire et aux études sur les SMR

Le président du CD&V, Sammy Mahdi, a joint dimanche sa voix à celle de son homologue de l’Open Vld, Egbert Lachaert, pour réclamer une modification de la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire. Il s’opposent donc aux propos tenus par la vice-Première ministre Petra De Sutter (Groen).

« Nous allons prolonger la durée de vie de deux réacteurs nucléaires, peut-être cinq. Nous (la coalition Vivaldi) investissons 100 millions d’euros dans (le développement de petits réacteurs nucléaires modulaires, dits PRM, ou en anglais SMR). Si vous dites ensuite qu’on ne peut pas toucher à la loi sur la sortie du nucléaire, c’est nier la lumière du soleil », a affirmé sur le plateau de l’émission De Zevende Dag (VRT) le chef de file des sociaux-chrétiens flamands.

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Interrogé lors de l »émission L’invité de la chaîne privée RTL, M. Mahdi a là aussi défendu la décision prise vendredi par les principaux ministres du gouvernement fédéral. « On doit continuer à investir dans les (cinq) centrales existantes, mais (aussi) dans la technologie de la nouvelle génération de centrales nucléaires, qui sont importantes pour nous », a-t-il dit.

Une sécurité d’approvisionnement qui pourrait être problématique

La sécurité d’approvisionnement pourrait être problématique durant l’hiver 2025-2026, selon Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité à haute tension, a rappelé Mme De Sutter. « Il n’y a pas d’alternative pour cet hiver-là (…) Nous ne pouvons donc regarder que dans la direction de Tihange 1 et de  Doel 1 ou Doel 2 pour cet hiver. » Une capacité nucléaire supplémentaire pourrait également être nécessaire pour 2026-2027, a calculé Elia. Mais selon Mme De Sutter, ce n’est « pas gagné d’avance ».

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