Arrêter Yoon Suk Yeol
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Nouveau bras de fer attendu pour déloger et arrêter Yoon Suk Yeol

Un nouveau bras de fer est attendu dès mercredi entre les enquêteurs et la garde rapprochée de Yoon Suk Yeol pour déloger le président déchu de chez lui et l’arrêter. A condition toutefois que ce dernier se trouve bien à son domicile, gardé par quelque 200 agents du PSS.

Un nouveau bras de fer s’annonce, dès mercredi, entre le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol et les enquêteurs munis d’un nouveau mandat pour l’arrêter à son domicile, comparé à une forteresse par l’opposition.

L’ex-procureur vedette a échappé à une première tentative d’arrestation vendredi, réfugié derrière quelque 200 éléments de sa garde rapprochée qui ont tenu en échec les équipes venues l’appréhender, forcées de battre en retraite. Mais cette fois, les enquêteurs auront l’aide de la police qui, bien qu’ayant refusé d’exécuter elle-même le mandat, a dit qu’elle arrêterait tout agent du Service de sécurité présidentiel (PSS) faisant obstruction.

Le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes-personnalités (CIO), qui centralise les investigations contre M. Yoon pour son éphémère loi martiale de début décembre, a vu son mandat d’arrêt renouvelé par la justice, mardi. « Nous allons nous préparer minutieusement pour l’exécution du deuxième mandat, avec la ferme détermination qu’il s’agit du dernier, et faire tout ce qui est en notre pouvoir au niveau organisationnel pour atteindre notre objectif », a lancé le chef de cette agence, Oh Dong-woon, lors d’une audition devant des parlementaires. Il a d’ailleurs présenté ses excuses pour le premier échec, concédant qu’il n’était même pas certain que Yoon Suk Yeol se trouve encore chez lui.

Un CIO sans expérience

Pour Yun Bok-nam, président de l’association Avocats pour une société démocratique, l’échec de la première tentative d’arrestation du président déchu s’explique surtout par l’inexpérience du CIO, qui n’a que quatre ans d’existence, compte moins de 100 employés et n’a jamais inculpé personne à ce stade. « Naturellement, ils n’ont aucune expérience des arrestations, à plus forte raison de l’arrestation d’un président », souligne Me Yun. « La coopération de la police est essentielle », estime-t-il.

Le domicile de l’ancien procureur vedette « est en train de se transformer en forteresse », a dénoncé le député de l’opposition Youn Kun-yung, affirmant que les gardes y installaient des barbelés.

M. Yoon avait sidéré le pays, dans la nuit du 3 au 4 décembre, en proclamant par surprise la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour le réduire au silence. Un nombre suffisant de députés était parvenu à tenir une séance d’urgence et à voter un texte exigeant la levée de cet état d’exception, alors que des milliers de manifestants pro-démocratie criaient leur indignation à l’extérieur. Sous la pression des élus, de la rue et obligé par la Constitution, M. Yoon avait dû faire marche arrière. Il a été destitué par l’Assemblée nationale, le 14 décembre, et se trouve depuis suspendu, dans l’attente que la Cour constitutionnelle confirme ou infirme la décision des députés. Elle a, pour ce faire, jusqu’à la mi-juin. D’ici au verdict, Yoon Suk Yeol reste officiellement le président du pays. Son arrestation serait donc une première pour un chef d’État sud-coréen en exercice.

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