Conner Rousseau
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Les négociations fédérales dans l’impasse: vers une Arizona bis?

Le Vif

Pour régler les tensions opposant les partis de l’Arizona, Vooruit glisse une idée: laisser l’Open VLD prendre sa place au sein de la coalition. Eva De Bleeker se montre plus ou moins ouverte à cette possibilité.

Les nuages s’amoncellent dans le ciel de l’Arizona. Après la réunion de jeudi entre les partis membres de la coalition, le blocage semble total, Vooruit refusant d’approuver le passage à des négociations finales. Les socialistes flamands rejettent la nouvelle version de la «super-note» du formateur Bart De Wever, et se montrent désormais sceptiques sur les chances d’aboutir à un accord. C’est ce que confirme ce samedi leur président, Conner Rousseau, dans une interview au Nieuwblad. Des difficultés qui font réagir l’Open VLD, le parti libéral se montrant plus ouvert qu’auparavant à une participation au fédéral.

Vooruit tenté de passer le relai à l’Open VLD

Interrogé par le quotidien flamand, Conner Rousseau déclare que «les chances de [l’Arizona, NDLR] de parvenir à un accord sont faibles». Il pointe en premier lieu le programme socio-économique proposé par Bart De Wever comme responsable des tensions entre lui et le président de la N-VA. Parmi les mesures les plus contestées: l’absence dans l’effort budgétaire de l’Arizona de la taxation des plus-values sur actions et de l’élargissement de la taxe. Pour Vooruit, impossible de donner son consentement à une politique autant connotée à droite. «Si nous ne pouvons pas protéger les soins de santé et le pouvoir d’achat des citoyens, pourquoi devrais-je, en tant que socialiste, entrer dans un tel gouvernement?», interroge Conner Rousseau.

Face à ce blocage, le socialiste glisse l’idée d’une coalition alternative, où Vooruit se retirerait des négociations au profit de l’Open VLD. Une proposition qui ne serait pas refusée d’emblée par les libéraux flamand, leur cheffe de file, Eva De Bleeker, déclarant ce samedi dans Le Soir que ce scénario ne serait «pas impossible».

Elle prévient toutefois que cette option ne représenterait pas son premier choix. Elle exclut de servir de «dépanneur» de l’Arizona et note que «la majorité tiendrait alors à un seul siège à la Chambre». «Ce serait extrêmement difficile d’avancer dans ces conditions. Et puis, surtout, nous devons nous ressourcer» suite à la défaite du parti lors des élections, objecte-elle.

La réunion de la dernière chance pour l’Arizona?

Faire aboutir cette «Arizona bis» semble d’autant plus compliqué que les autres partis ont eux aussi émis des réserves sur la «super-nota» de Bart De Wever. S’ils ont accepté de passer aux négociations finales, Les Engagés regrettent le manque de budget accordé à la Santé, le MR les économies prévues en Région bruxelloise, et le CD&V la réforme fiscale proposée par le président de la N-VA. Il semble également impossible de remplacer un membre de l’Arizona par le PS, du moins a priori. Les socialistes francophones ont encore martelé ces derniers jours leur opposition à un tel scénario.

Pour sauver l’Arizona, Bart De Wever devrait rencontrer à nouveau Conner Rousseau ce week-end. Le temps presse. Ce lundi, le formateur doit se rendre au Palais royal pour rendre son rapport sur l’état des négociations.

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