Paul Magnette

Le PS vexé par le discours du Roi: « C’est profondément heurtant »

Le PS se dit « heurté » par le récent discours du Roi Philippe, qui a pointé « l’occasion de mieux travailler ensemble » à l’issue des élections. Un message de nature très politique, selon certains observateurs.

L’allocution télévisée du Roi à l’occasion de la Fête nationale n’a pas plu au PS. Un passage en particulier, relatif à la possibilité de développer un « nouveau projet cohérent » à la suite du résultat des élections, semble ne pas passer au boulevard de l’Empereur.

« C’est profondément heurtant. Je ne ferai pas d’autre commentaire », a lancé, lapidaire, le président du parti, Paul Magnette, interrogé dans « La Libre ». Le socialiste était interrogé à propos du passage du discours royal dans lequel Philippe évoque les élections du 9 juin.  

« Les résultats des élections affichent de possibles convergences, entre partis politiques, entre régions. C’est une opportunité qu’il nous faut saisir et qui nous permettra de développer un nouveau projet cohérent pour le pays. Nous avons, aujourd’hui, l’occasion de mieux travailler ensemble: État fédéral, régions et communautés, en partant des forces respectives de chacun », a déclaré le Roi dans son discours.

Un discours plus politique qu’à l’accoutumée

Les résultats du 9 juin devraient déboucher sur des coalitions miroir, soit les coalitions dans les entités fédérées qui se retrouvent de part et d’autre à l’échelon fédéral pour former l' »Arizona » avec la N-VA, le MR, les Engagés, Vooruit et le CD&V. Sous la législature précédente, si entre Wallonie, Fédération Wallonie-Bruxelles et le pouvoir fédéral, les alliances étaient homogènes, il n’en allait pas de même pour la Flandre où la N-VA était dans l’opposition au fédéral mais dans la majorité en Fandre, et inversement pour Vooruit.

Traditionnellement, les discours du chef de l’Etat sont empreints d’une grande prudence et d’un souci de neutralité politique. Dès le 20 juillet, pourtant, la plupart des observateurs ont relevé un discours de nature très politique du Roi. Et certains socialistes ne cachaient pas leur amertume face à ce qui passait à leurs yeux comme une forme d’avis d’opportunité politique et le jugement que la majorité précédente, dont le PS faisait partie, n’avait pas travaillé comme il le fallait. Conformément à la règle constitutionnelle du contreseing ministériel, il appartient au Premier ministre, en l’occurrence Alexander De Croo, démissionnaire, d’endosser la responsabilité des discours du Roi. Le texte est bien « passé dans les mains » du chef du gouvernement, a-t-on confirmé au 16 rue de la Loi.

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