Le PS se pose en rempart contre une alliance entre le MR et la N-VA: « Si De Wever devient Premier ministre, un tsunami de malheurs s’abattra sur la Belgique »
Le PS a mis en garde samedi les électeurs contre le retour d’une alliance entre le MR et la N-VA. « Il y a clairement un axe MR/N-VA », a affirmé le président, Paul Magnette, devant les militants du parti réunis à Liège. « L’alternative, c’est le PS ».
Les libéraux francophones affichent depuis un an leur volonté de remettre sur pied après les élections une alliance de droite, associant la N-VA. Les socialistes n’en doutent pas: une telle coalition se traduira par des économies massives dans les soins de santé et le démantèlement de la sécurité sociale, et atteindra le pouvoir d’achat des ménages.
« Il y a un front de résistance que nous devons dresser. La N-VA avec ses alliés du MR n’attend qu’une chose: faire des économies dans les soins de santé », a ajouté M. Magnette qui s’est inquiété de la perspective de voir Bart De Wever devenir Premier ministre. Il a paraphrasé les termes utilisés par le président des nationalistes flamands dans une interview: « s’il devient Premier ministre, un tsunami de malheurs s’abattra sur la Belgique. Nous, socialistes, nous ne laisserons pas faire ». Le PS se pose en « rempart ». « Nous avons fait nos preuves et gardé le pays uni. (…) Tout n’a pas toujours été parfait mais nous avons toujours été du côté de ceux qui en avaient besoin », a souligné le ministre-président wallon Elio Di Rupo.
Les Engagés et le PTB en prennent aussi pour leur grade
En forme dans les sondages pour la Wallonie, les Engagés ont aussi été étrillés. « Ils ont un nouveau nom, un nouveau look, une nouvelle couleur qui tire quand même vers le bleu. » Le PTB n’a pas non plus échappé aux critiques socialistes. « Tout vote pour le PTB renforce le MR », a averti le ministre francophone Frédéric Daerden. « On n’est pas à la tribune, derrière le ring de boxe pour dire ce qu’il faut faire. Nous, on monte sur le ring pour chercher les victoires », a renchéri la ministre wallonne Christie Morreale, énumérant les acquis que revendiquent les socialistes: augmentation du salaire et de la pension minimum, maintien de l’indexation des salaires, refinancement des soins de santé, gratuité des repas scolaires, etc.
Les socialistes ont également mis en avant le combat pour les femmes qui a marqué leur histoire. Sous la législature écoulée, un dossier a suscité de vives tensions avant que la mise sur pied d’un gouvernement fédéral ne gèle le vote de propositions de loi: la réforme de la loi sur l’avortement de 1990. Dès que la Chambre sera constituée, le PS déposera un nouveau texte et « on le votera », a assuré Mme Morreale.
A une semaine du triple scrutin fédéral, régional et européen, le PS veut aller chercher les 20% d’électeurs indécis ou qui ne souhaitent pas aller voter. « Les sept jours qui viennent seront cruciaux », a prédit M. Magnette.