Le Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles approuve un «budget de sobriété», sans toucher aux avantages des élus
Le Parelement de Fédération Wallonie Bruxelles disposera 1,6 million d’euro de moins que l’année dernière. Une coupe drastique dans son budget, pour pallier le déficit de la Fédération. L’opposition regrette que les mesures d’économies ne touchent pas aux avantages des députés.
Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé mercredi son budget de fonctionnement pour l’exercice 2025. Qualifié de « budget de sobriété », celui-ci programme une série de mesures d’économie. La dotation de l’assemblée sera ainsi réduite de 1,6 millions d’euros (-4,4%) par rapport à l’an dernier. « Vu le déficit de la Fédération, une rigueur de gestion s’impose aussi au Parlement. Celui-ci ne peut se dérober », a justifié mercredi le président de l’assemblée, Benoît Dispa (Engagés), en commission Budget du Parlement.
L’essentiel des mesures d’économies sera réalisé au moyen d’un rééchelonnement sur cinq ans des travaux prévus pour améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment où travaillent les députés de la FWB. Le reste de l’effort sera mené par le non-remplacement systématique des fonctionnaires admis à la retraite (250.000 euros), par une réduction des frais de déplacement (80.000 euros) et des missions à l’étranger (50.000 euros).
Les dépenses octroyées aux groupes politiques de l’assemblée seront également gelées à leur niveau de l’an passé. Pour mémoire, la nouvelle majorité MR-Engagés au pouvoir en FWB a décidé de redresser progressivement les comptes -largement déficitaires- de l’entité.
Mais on ne touche pas aux avantages des députés…
De premières mesures d’économies ont ainsi été annoncées le mois dernier pour tout une série de secteurs et d’organismes publics. Le gouvernement avait à cette occasion demandé au Parlement de faire un effort également. Mercredi, lors du débat entre députés sur ce budget, Ecolo et PTB se sont étonnés que l’épure ne touche aucunement aux sur-salaires octroyés aux députés assumant des fonctions dites « spéciales » (membre du Bureau,…), ni aux indemnités forfaitaires octroyées chaque mois aux 94 députés, en plus de leur salaire de plus de 7.000 euros bruts. « Ce sont 1.298 euros par mois qui sont défiscalisés. Cela représente entre un et un million et demi d’euros », a fait valoir Bénédicte Linard (Ecolo). « Il serait donc possible de faire des économies plus importantes ».
Dans l’opposition également, Amandine Pavet (PTB) a, elle aussi, pressé pour une réduction des salaires des élus. « Les députés ne s’imposent aucun effort alors que la population, elle, va subir les effets des économies annoncées », s’est étranglée l’élue marxiste en dénonçant un « deux poids, deux mesures ». Face à ces critiques, Benoît Dispa a indiqué que le Bureau de l’assemblée n’avait « pas été mandaté » pour revoir les rémunérations des parlementaires, renvoyant cette question à la table de la conférence des présidents des différentes assemblées du pays. « C’est à ce niveau-là que pourront se définir les choix », a-t-il fait valoir. Un argument rejeté par l’opposition, celle-ci jugeant au contraire que le Parlement de la Fédération pouvait parfaitement agir en toute autonomie en la matière.
Ce budget 2025 pour le Parlement a finalement été approuvé par la majorité MR-Engagés, appuyée par l’opposition PS. Ecolo et PTB ont, eux, voté contre. Le Parlement de la FWB dépense chaque année un peu moins de 50 millions d’euros. Quarante pour cent de cette masse sert à financer les fonctionnaires qui font fonctionner l’assemblée, 30% les différents groupes politiques. Les frais de fonctionnement représentent, eux, un peu plus de 25% des dépenses.