
L’asbl Ecowal condamnée par le gouvernement wallon MR-Engagés
Spécialisée dans l’accompagnement des communes en matière de gestion écologique de leurs espaces publics, l’asbl perd son financement. Et cessera ses activités après 15 ans de services.
Le couperet est tombé en janvier dernier: le gouvernement wallon, qui accordait une subvention annuelle récurrente à l’asbl Ecowal, ne le ferait plus à partir de 2025. L’association, spécialisée depuis quinze ans dans le conseil aux communes wallonnes en gestion écologique de leurs espaces publics, et notamment en végétalisation des cimetières, est donc contrainte de mettre la clé sous le paillasson. Les trois personnes qui y travaillaient perdent ainsi leur emploi. «Notre travail était pourtant salué par l’administration wallonne et par les mandataires locaux, précise Pascal Colomb, président de l’asbl. Notre aide était notamment utile dans les communes qui ne disposaient pas d’architecte-paysagiste.»
Issue du Laboratoire d’écologie des prairies de l’Université catholique de Louvain-la-Neuve, Ecowal a été fondée en 2010, initialement pour encourager l’usage de plantes méllifères dans les espaces publics de Wallonie. Ses missions se sont peu à peu étendues, notamment via la végétalisation des cimetières, au point qu’elle soutient actuellement plus de 200 communes, CPAS, et provinces ainsi que des entreprises ou fédérations d’entreprises. Et ce, gratuitement. Ecowal a bénéficié, en janvier, d’une ultime subvention de 56.000 euros qui lui permettra de terminer les projets en cours avec ses partenaires, avant de clôturer l’asbl à la fin-août.
Au cabinet de la ministre wallonne de la Nature Anne-Catherine Dalcq, on explique que la logique qui prévaut est budgétaire: il s’agit avant tout de faire des économies partout où cela est possible. La subvention annuelle dont Ecowal bénéficiait de façon récurrente depuis une quinzaine d’années s’est élevée, au maximum, à 160.000 euros. «Notre souhait est aussi d’éviter les doublons, précise le porte-parole de la ministre Dalcq. Or, Ecowal assurait les mêmes missions qu’une autre asbl, Adalia, fusionnée depuis 2018 avec le Pôle wallon de gestion différenciée.»
Ecowal n’est certes pas la seule asbl environnementaliste touchée par les mesures d’économies décidées au niveau du gouvernement wallon MR-Engagés. Mais elle est l’une des rares, sinon la seule à devoir fermer boutique. Quelles seront les autres asbl dont le financement sera réduit au point de rendre impossible le maintien à l’emploi de toutes les personnes qui y sont actives aujourd’hui ou de limiter à l’avenir leurs activités? «Il est trop tôt pour le dire», indique-t-on au cabinet de la ministre Dalcq. Un ajustement budgétaire est en effet en cours et ce n’est qu’à l’issue de cet exercice que l’on pourra déterminer les montants à économiser ou éventuellement à réaffecter.
Selon l’ex-ministre wallonne de l’environnement, Céline Tellier (Ecolo), le cabinet Dalcq prévoyait initialement de couper à hauteur de quelque 18 millions d’euros dans les moyens dévolus à la défense de la biodiversité en Wallonie. Soit une diminution de 75% par rapport au budget précédent. Soit encore 0,08% du total du budget régional wallon.
Seraient ainsi concernés par cette perte de subsides, encore à confirmer, donc, selon un état des lieux dressé par Céline Tellier (Ecolo): le programme de plantation d’arbres et de haies Yes we plant, la création et la reconnaissance de réserves naturelles, le financement des parcs naturels, les administrations spécialisées comme la Direction Nature et Forêts et le Département de l’Etude du Milieu naturel et agricole, qui perdraient chacune 50% de leurs moyens financiers, ou encore les CREAVES (Centres de revalidation des espèces animales vivant à l’état sauvage), dont le budget serait divisé par 6. Des chiffres que conteste la ministre Dalcq. Les derniers ajustements budgétaires annoncés devraient permettre d’y voir plus clair.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici