Jean-Luc Crucke quitte le MR et rejoint Les Engagés
L’ancien ministre wallon du Budget et actuel député wallon Jean-Luc Crucke rejoint Les Engagés, a annoncé le parti jeudi lors d’une conférence de presse.
Le Hennuyer Jean-Luc Crucke rejoint Les Engagés et quitte dès lors le MR, où il était en froid avec la direction du parti.
Chez les Engagés (ex-cdH), Jean-Luc Crucke occupera un troisième poste de vice-président aux côtés d’Yvan Verougstraete et Gladys Kazadi. Il sera spécifiquement en charge des dossiers climat et énergie. Toujours député wallon, il siègera désormais sur les bancs des Engagés et bascule de facto dans l’opposition. L’ancien ministre a indiqué qu’il figurera lors des élections de 2024 sur la liste à la Chambre « pour épauler Catherine (Fonck) ». L’élu de Frasnes-lez-Anvaing a d’ailleurs salué le rôle de la cheffe de groupe des Engagés dans son arrivée.
« J’ai sans doute pris un risque, d’autres diront bon débarras« , a commenté Jean-Luc Crucke, qui a indiqué avoir fait ce choix en conscience. « Je continue à revendiquer ce libéralisme social et vert. Je ne retrouvais plus sa place au sein d’un mouvement qui se droitise, avec ces élans trumpiens. » L’ancien ministre régional de l’Énergie a toutefois confié que le dossier de la Boucle du Hainaut était celui qui l’avait définitivement convaincu de quitter le MR. Jean-Luc Crucke a indiqué ne pas avoir averti le président des libéraux francophones Georges-Louis Bouchez de ce départ, mais uniquement Sohpie Wilmès, Pierre-Yves Jeholet et Diana Nikolic.
« Un signal politique fort »
« L’engagement à nos côtés d’un homme de cette trempe est un signal politique fort et signifiant. De son propre aveu et avec l’expérience qui est la sienne, Jean-Luc a évolué sur ses analyses quant aux réponses pertinentes à apporter aux problèmes sociétaux et ceci sans renier ses convictions. Au contraire il démontre l’adéquation d’un vrai libéralisme social avec les enjeux contemporains », a déclaré le président des Engagés, Maxime Prévot.
Après avoir refusé d’occuper le poste dévolu au MR à la cour constitutionnelle, M. Crucke avait fait part de son intention d’oeuvrer à la mise en place d‘un large mouvement centriste avec Les Engagés et DéFI. Ces derniers avaient finalement décliné.
Quid de son siège de député?
« La logique voudrait qu’il démissionne de son siège de député wallon. Mais aucune disposition ne l’y oblige, sauf l’honneur« , a réagi le chef de groupe du MR au parlement wallon, Jean-Paul Wahl, après l’annonce du ‘transfert’ de Jean-Luc Crucke aux Engagés. « Je suis étonné et déçu. Jean-Luc Crucke a tout un parcours au cours duquel il a toujours défendu les valeurs du libéralisme et il ne s’est jamais privé de critiquer, parfois vertement, le cdH, devenu ensuite Les Engagés », a souligné Jean-Paul Wahl. « Il a été élu sur une liste MR; il était ministre sortant MR lors des dernières élections; il a négocié et approuvé la déclaration de politique régionale. Qu’il passe subitement aux Engagés avec son siège, c’est tromper les électeurs », a-t-il poursuivi.
« La logique voudrait qu’il assume toutes les conséquences de son choix et qu’il démissionne de son siège de député wallon. Mais aucune disposition ne l’oblige à remettre son mandat au parti, sauf l’honneur », a encore indiqué le chef de groupe des libéraux au parlement régional. Ce transfert « a le mérite de clarifier les choses même si on ne peut pas dire que c’est une issue glorieuse », a enfin estimé Jean-Paul Wahl.
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