Le MR, la N-VA et Les Engagés demandent des explications sur l’affaire bpost: « C’est extrêmement grave »
La N-VA, premier parti d’opposition à la Chambre, mais aussi le Vlaams Belang, demande à la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Groen) des explications sur ses deux collaborateurs de cabinet détachés de Bpost.
La N-VA, premier parti d’opposition à la Chambre, mais aussi le Vlaams Belang, demande à la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Groen) des explications sur ses deux collaborateurs de cabinet détachés de Bpost.
Deux experts détachés depuis deux ans au sein du cabinet de la ministre, et qui ont négocié le contrat de gestion avec bpost, sont rémunérés par l’entreprise, révèlent L’Echo et De Tijd mercredi.
Interrogée sur Radio 1 (VRT), Mme De Sutter s’est voulu rassurante. « J’ose mettre ma main au feu qu’il n’y a pas eu de conflit d’intérêts », a-t-elle déclaré. La ministre avait déjà indiqué, auprès des quotidiens qui en font leur Une, que les deux conseillers en question intègreraient le personnel de son cabinet dès le mois de juin, de quoi corriger une « erreur » de l’entreprise, selon son porte-parole.
Ces explications ne semblent pas convaincre la N-VA. « Cela soulève de sérieuses questions », indique le député N-VA Michael Freilich dans un communiqué. « On ne peut pas être juge et partie en même temps. » Selon le nationaliste flamand, il faut maintenant rechercher s’il y a eu conflit d’intérêts. Le député fédéral demande une réunion d’urgence avec la ministre De Sutter au Parlement, alors que la Chambre est en congé cette semaine.
Dans la majorité, le MR réclame aussi des explications. « Toute la clarté doit être faite sur Bpost », a indiqué Georges-Louis Bouchez sur Twitter. Pour le président des libéraux francophones, « il existe aujourd’hui de trop nombreuses informations inacceptables. Cela démontre une nouvelle fois que l’État est un mauvais actionnaire ! Le MR veut une véritable stratégie industrielle dans nos participations. »
Les Engagés (opposition) annoncent pour leur part qu’ils interpelleront une nouvelle fois le gouvernement sur le dossier bpost. « La ministre taclait bpost pour irrégularités et surfactures de services à l’État. Mais les collaborateurs qui gèrent le dossier dans son cabinet sont rémunérés par bpost à la demande de la ministre. C’est extrêmement grave », estime la cheffe de groupe Catherine Fonck
« Le cabinet remboursera le salaire à bpost pour régulariser la situation »
Bpost a confirmé que le salaire des deux collaborateurs du cabinet De Sutter payés par l’entreprise postale serait remboursé par le cabinet à partir du 1er juin. C’est ce qu’avait également déclaré la ministre des Entreprises publiques et de la Poste Petra De Sutter (Groen) mercredi dans la presse.
« Le management s’est rendu compte plus tôt cette année qu’il n’y avait pas de remboursement dans les conventions de détachement des deux collaborateurs« , indique bpost dans un bref communiqué. « Le management a alors proposé au cabinet de régulariser la situation, ce qui a été accepté. Les collaborateurs restent détachés et le cabinet remboursera le salaire à bpost, dès le 1er juin. »
Les quotidiens L’Echo et De Tijd ont révélé que deux experts du cabinet De Sutter, qui ont négocié le contrat de gestion entre l’État et bpost, sont rémunérés depuis deux ans par cette même entreprise postale.
L’Open Vld plaide pour la privatisation de Bpost
« Nous devons préparer le chemin de la privatisation (de Bpost) », déclare la députée fédérale Open Vld Marianne Verhaert.
Pour les libéraux flamands, « ces abus sont symptomatiques d’un pouvoir public avec trop de casquettes. Aujourd’hui, notre pays est le principal actionnaire (à 51%, ndlr) et client de Bpost, mais il détermine également les règles et supervise cette même entreprise. Cela crée une situation schizophrène qui est devenue intenable », estime Mme Verhaert, qui suit le dossier Bpost à la Chambre.
Pour le parti du Premier ministre Alexander De Croo, Bpost doit évoluer d’une entreprise semi-publique vers une société privée performante. « Nous ne devons pas vendre la participation de l’État du jour au lendemain », nuance la députée. « Cela entraînerait des pertes importantes compte tenu de la chute du cours de l’action : au printemps 2018, une action coûtait encore près de 30 euros. Aujourd’hui la valeur oscille autour de 4 à 5 euros. Mais nous devons tracer et préparer le chemin de la privatisation. C’est dans l’intérêt de l’entreprise, du contribuable et des 18.000 salariés. L’intention serait de privatiser lorsque « Bpost sera prêt, mais aussi lorsque les conditions du marché seront favorables. »