gouvernement wallon Elio Di Rupo
Qui succédera à Elio Di Rupo à la tête du futur gouvernement wallon? Il y a de grandes chances qu’il s’agisse encore d’une personnalité socialiste. © BELGA

Finances publiques, taux d’emploi: pourquoi le futur gouvernement wallon devra impérativement redresser la barre (analyse)

Benjamin Hermann
Benjamin Hermann Journaliste au Vif

Le prochain gouvernement wallon devra inévitablement composer avec une situation financière difficile pour la Région. Le taux d’emploi pourrait aussi constituer un enjeu majeur.

Le gouvernement wallon s’est fortement attelé à faire face aux crises: la pandémie, les inondations de 2021 en premier lieu, sans oublier celle de l’énergie. De quoi peser sur des finances publiques régionales, dont l’état représentera un des enjeux centraux des années à venir.

Qui gouvernera?

Les uns appellent à former des coalitions les plus progressistes possibles, les autres rêvent d’une coalition de centre-droit, d’autres encore devraient jouer les arbitres. La composition du futur gouvernement régional demeure une inconnue, mais disons que l’ensemble des sondages placent le PS en tête en Wallonie. Et depuis la création de la Région wallonne, hormis pour le gouvernement Borsus (2017-2019), l’exécutif Wathelet (1982-1985) et l’exécutif Damseaux (1982), le ministre-président a toujours été socialiste. Sauf surprise, la probabilité est donc importante de voir une personnalité PS succéder à Elio Di Rupo.

Le parti a ses candidats potentiels, à l’image de Pierre-Yves Dermagne, par exemple. Il se présente aux élections fédérales, mais cela n’est pas forcément rédhibitoire: Elio Di Rupo fut trois fois ministre-président en s’étant présenté à un autre niveau lors du scrutin précédent. Pour le reste, on peut se faire une idée en énumérant quelques têtes de listes régionales: Eliane Tillieux à Namur, Christie Morreale à Liège, Thomas Dermine à Charleroi, principalement.

Quant à la composition de la coalition, la reconduction d’une majorité arc-en-ciel (PS, MR, Ecolo) n’est pas inimaginable. Mais il est possible que le PS et Ecolo cherchent à se passer du MR, pendant que Les Engagés enregistreront une progression: ce scénario favoriserait une coalition de type olivier (PS, Les Engagés, Ecolo), peut-être la plus probable. Les deux autres tripartites potentielles seraient la tripartite traditionnelle (PS, MR, Les Engagés) ou, moins évidente, une jamaïcaine (MR, Les Engagés, Ecolo).

Le futur exécutif devra se pencher activement sur l’état des finances publiques.

De quoi parlera-t-on?

Nul doute que le futur exécutif wallon devra se pencher activement, d’une manière ou d’une autre, sur l’état des finances publiques. Malgré une correction de la trajectoire durant les deux dernières années, la Wallonie reste en proie à de solides difficultés budgétaires et à une lourde dette. Cette dernière était chiffrée à 37,5 milliards d’euros en 2023 (cinq fois plus qu’en Flandre, si on compare le rapport entre dette et recettes) et devrait avoisiner la quarantaine de milliards cette année. Les mesures préconisées, qu’il s’agisse de réduire les dépenses ou d’augmenter les recettes, varieront nécessairement en fonction de la composition du gouvernement.

Parmi les compétences régionales qui comptent figure également l’emploi, dont le taux augmente en Wallonie (65,5% en 2023), mais reste nettement inférieur à celui de la Flandre (76,8%). Résorber ce retard constitue un enjeu central pour plusieurs formations politiques.

La mandature a été marquée par des enjeux environnementaux, à travers les inondations, le dossier des PFAS et, d’une certaine façon, la colère des agriculteurs. La suivante le sera encore, très certainement.

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