La guerre des gauches: là où le PTB pourrait faire mal au PS
Le PTB de Raoul Hedebouw devrait connaître une ascension électorale un peu partout sur le territoire. Dans les villes surtout, le parti pourrait mettre le PS en difficulté. Avec des résultats personnels meilleurs que ceux des ténors du PS?
Par Benjamin Hermann
Sauf monumentale erreur des instituts de sondage, le PTB-PVDA devrait enregistrée une percée électorale en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre, lors des élections du 9 juin. La question n’est pas tant de savoir si ce sera le cas, mais dans quelle proportion le phénomène se produira. Les derniers jours de campagne sont déterminants, d’autant plus que les électeurs indécis du PS sont nombreux à être prêts à voter pour le PTB (et Ecolo) et vice-versa.
Les sondages sont inévitablement approximatifs, mais un des derniers en date, réalisé par Ipsos et publié par Le Soir et RTL le 25 mai, donnait un PTB en nette progression dans les intentions de vote à Bruxelles, où il deviendrait le deuxième parti, derrière le MR. Cette même enquête indique par contre que le PTB plafonnerait sous la barre des 15% en Wallonie, mais dépasserait (avec 8,9%) l’Open VLD et Groen en Flandre. Seuls les résultats des élections compteront, in fine.
Le PTB étant donc promis à une ascension, cela entraînera quelques duels avec des candidats du PS. C’est particulièrement le cas aux élections fédérales en province de Liège, où le président du PTB, Raoul Hedebouw, se trouve face à Frédéric Daerden (PS). En 2019, le premier avait récolté presque 50.000 voix de préférence, alors que le second en engrangeait quasi 55.000.
La popularité de celui qui est président du PTB depuis 2022 lui permettra-t-il de progresser? Et, singulièrement, de voir son score personnel dépasser celui de son concurrent socialiste? A l’inverse, les socialistes liégeois parviendront-ils à suffisamment mobiliser leurs troupes pour assurer le résultat le plus élevé à Frédéric Daerden? Les urnes démentiront-elles la petite forme du parti dans les sondages? Toutes ces questions feront partie des enjeux qui compteront, à gauche et à la gauche de la gauche, au soir des élections.
En province de Hainaut, Sofie Merckx et Paul Magnette occupent leur tête de liste respective. Elle est devenue cheffe de groupe à la Chambre, après l’accession de Raoul Hedebouw à la présidence du parti. En 2019, c’était Marco Van Hees qui occupait la tête de liste, Sofie Merckx étant deuxième (avec 8.912 voix de préférence à la clé).
Pour lui, président du PS et bourgmestre de Charleroi, c’est une autre histoire. Il était candidat aux élections européennes il y a cinq ans, en engrangeant 120.0198 voix de préférence auprès des électeurs hainuyers.
Dans la circonscription bruxelloise, au fédéral, les têtes de liste sont occupées par le député fédéral Nabil Boukili (PTB) et la ministre communautaire de l’Enseignement Caroline Désir (PS).
Aux élections régionales bruxelloises, on relèvera encore que ce sont Françoise De Smedt (PTB) et Ahmed Laaouej (PS) qui mènent ce combat.
En Wallonie, le duel le plus éclatant oppose Germain Mugemangango (PTB) et le secrétaire d’Etat Thomas Dermine (PS) dans la circonscription de Charleroi-Thuin.
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