Droite extrême-droite
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«La digue qui séparait la droite de l’extrême-droite a cédé»

Paul Magnette, président du PS, a évoqué ses inquiétudes face à ce qu’il qualifie de radicalisation du MR. « Sans les socialistes [dans l’Arizona], on se prépare à une régression sociale généralisée », a-t-il mis en garde.

Le PS a exprimé jeudi son inquiétude devant la radicalisation du MR. Aux yeux du président, Paul Magnette, « la digue qui séparait la droite de l’extrême-droite a cédé ou est en train de céder ».

Sous la présidence de Georges-Louis Bouchez, le MR a adopté une stratégie disruptive qui s’est révélée payante sur le plan électoral. Le discours est marqué à droite et s’inscrit résolument dans une guerre culturelle contre la gauche. La tendance n’est pas neuve, elle s’est généralisée en Europe et outre Atlantique au cours des nombreux scrutins qui se sont déroulés l’an dernier. 

« Longtemps, nous avons pensé que nous vivions, nous les Wallons et les Bruxellois, dans une enclave protégée de ces vents mauvais, dans un petit village gaulois résistant à l’envahisseur. Mais ce temps est révolu. L’esprit de la droite radicale est en train de s’installer chez nous« , a affirmé M. Magnette dans un discours prononcé à l’occasion de la réception de Nouvel An de son parti. 

Radicalisation du MR

Selon lui, la situation est grave. Le président socialiste a visé les « provocations » que multiplieraient des « personnalités de premier plan du MR » et l’accueil récent de deux personnalités issues de « Chez nous« , un parti d’extrême-droite. « Après la banalisation, voici la normalisation », a-t-il accusé, avant de dénoncer une « violation du cordon sanitaire ».

« C’est la suite logique d’une stratégie de radicalisation à droite entamée depuis de longs mois« . Le MR participe depuis sept mois aux négociations devant mener à la constitution d’une majorité « Arizona » sous l’égide du président de la N-VA, Bart De Wever. Les socialistes francophones n’en sont pas. « Sans les socialistes, on se prépare à une régression sociale généralisée », a averti M. Magnette. 

Les pensions, les premières impactées

Et, selon lui, la situation budgétaire invoquée par les autres partis, ne le justifie pas. Au lendemain de la crise financière, le gouvernement dirigé par Elio Di Rupo (PS), a réduit le déficit de plus de 22 milliards d’euros – soit une somme comparable à celle de l’Arizona – en trois ans. Il a préservé le pouvoir d’achat, les services publics, l’économie et la sécurité sociale, car il a fait contribuer les plus riches et les secteurs qui réalisaient de gros bénéfices, a soutenu M. Magnette . 

« L’effort était important, mais il était juste. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse qui se prépare », a-t-il regretté. « La part des larges épaules sera limitée (…) à un peu plus de 10%. Tout le reste, 90% de l’effort, sera porté par les classes moyennes. Les pensionnés seront les premières victimes. Les services publics, la santé, la protection sociale seront mis à la diète. »

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