Jeholet dérape face à Boukili: « Si ça ne vous plait pas, vous n’êtes pas obligé de rester en Belgique »
L’ambiance était tendue dimanche sur le plateau de « Rendez-vous », sur RTL-TVI, qui accueillait en duel le MR Pierre-Yves Jeholet et le PTB Nabil Boukili. Au moment d’aborder le sujet du port du voile et du principe de neutralité de l’Etat, le candidat libéral a été jusqu’à lancer à son adversaire: « Si ça ne vous plait pas, vous n’êtes pas obligé de rester en Belgique ».
Interrogé sur leurs positions quant au port de signes convictionnels et du voile, Pierre-Yves Jeholet a souligné que son parti était pour la neutralité de l’Etat et donc opposé au port du voile dans la fonction publique.
« Le voile ne doit pas être un motif de discrimination », a répondu Nabil Boukili, qui a noté que certains pays, comme la Grande-Bretagne, autorisent le port de signes convictionnels dans de nombreuses fonctions. Dicter aux femmes ce qu’elles doivent ou ne doivent pas porter est comparable à ce que fait l’Iran, a argué le député fédéral.
« Ne venez pas nous donner des leçons ici en Belgique », a rétorqué Pierre-Yves Jeholet, s’en prenant à son adversaire du jour. « Il y a des règles, on les respecte. Si ça ne vous plait pas, vous n’êtes pas obligé de rester en Belgique. » Des propos qui ont choqué tant son interlocuteur que le présentateur du débat. « Où souhaitez-vous que je reparte, M. Jeholet? », a demandé M. Boukili quelques minutes plus tard.
Hedebouw, Magnette et Maouane réagissent, Jeholet se défend
Le président du PTB, Raoul Hedebouw, a réagi peu après sur X. « Je suis scandalisé par les propos racistes de Pierre-Yves Jeholet (…) Le MR doit présenter des excuses. Le racisme n’a pas sa place en Belgique. »
Le président du PS, Paul Magnette, a qualifié de « totalement inacceptables » les propos de Pierre-Yves Jeholet, « quelles que soient les divergences que l’on peut avoir ».
« Mais quel énorme dérapage raciste« , a renchéri Rajae Maouane, coprésidente d’Ecolo. « Monsieur Jeholet, les élus belges d’origine étrangère sont bel et bien belges. On ne s’excusera pas d’être et il n’est pas question de quitter notre pays, la Belgique. »
Pierre-Yves Jeholet a réagi à la polémique en fin de journée, sur X. Il a rappelé qu’il avait répondu à une accusation – avoir été comparé au régime iranien – qui n’avait pas l’air de « beaucoup émouvoir » les « représentants de la gauche plurielle » mentionnés ci-dessus. Le libéral a également tenu à souligner son « combat contre l’extrême droite, la xénophobie et le racisme ».
Georges-Louis Bouchez a quant à lui assuré que Jeholet n’avait « à aucun moment tenu une attaque personnelle ou un propos raciste« . « Son expression visait simplement à indiquer que ceux qui ne veulent pas se conformer à la neutralité de l’Etat, belges ou non, peuvent aller dans un pays conduit par la religion pour voir les effets dévastateurs que cela peut avoir sur les populations concernées », a ajouté le président du MR.