Cette fin de législature voit quelques grands noms de la politique belge s’envoler vers d’autres horizons.

«Je ne vais pas regarder Netflix en mangeant des pizzas»: retraités de la politique, que vont-ils faire?

Nathan Scheirlinckx
Nathan Scheirlinckx Journaliste au Vif

Cette fin de législature voit quelques grands noms de la politique belge s’envoler vers d’autres horizons. Quels sont leurs plans de carrière? Témoignage de cinq futurs retraités politiques.

Catherine Fonck, Maggie De Block, Sabine Laruelle, Meryame Kitir, Georges Dallemagne… Ces cinq personnalités de la politique belge tirent leur révérence à l’issue de cette législature. Les causes de leur mise en retrait de la chose publique sont diverses et variées: burn-out, volonté de laisser la place aux jeunes ou… mise à l’écart par leurs partis respectifs.

Catherine Fonck: vers un retour au cœur des soins de santé

Catherine Fonck, qui fait partie des meubles de la politique belge, vient de terminer son dernier mandat. © BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK

Députée fédérale depuis 2003, ministre francophone de la Santé de 2004 à 2009 et enfin cheffe de groupe du cdh – devenu Les Engagés depuis 2014. Catherine Fonck, qui fait partie des meubles de la politique belge, vient de terminer son dernier mandat. «Dans ma tête, un retour vers le secteur de la santé s’impose de lui-même», confie celle qui fut médecin néphrologue pendant dix ans avant de devenir femme politique. «Se reconvertir n’est pas facile. Mais exercer une fonction avant/après sa carrière politique est quelque chose de sain en démocratie.»

Sabine Laruelle: «Se remettre un petit peu en difficulté»

Qui de mieux placé que Sabine Laruelle pour évoquer la reconversion professionnelle après un mandat politique?

Qui de mieux placé que Sabine Laruelle pour évoquer la reconversion professionnelle après un mandat politique? Directrice de la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA), elle devient députée en 2003, avant d’enchaîner trois mandats de ministre au fédéral. À l’aube du scrutin de 2014, elle annonce quitter l’arène politique. «Je n’avais rien prévu derrière, donc j’ai dû refaire un CV», se souvient celle qui a terminé le chapitre politique de sa vie par le cumul des mandats de sénatrice et députée wallonne. «J’ai été voir des chasseurs de tête, qui m’ont dit que je n’avais pas de compétences, et ne savaient donc pas comment me recaser». Finalement, Sabine Laruelle se lance dans une activité de consultance pour une entreprise active dans les secteurs agricole et de la sécurité alimentaire, comme indépendante.

«Je n’avais rien prévu derrière, donc j’ai dû refaire un CV»

Sabine Laruelle (MR)

Une mise en retrait qui dure jusqu’au moment où la libérale reprend du service – à la demande de son parti, assure-t-elle. Cette fois-ci, à moins d’un miracle (Sabine Laruelle est 7e sur la liste fédérale du MR à Namur), la libérale quitte définitivement la politique belge. Et sait que son avenir ne sera pas rose. «Retrouver du boulot à 59 ans n’a rien d’évident. Mais je veux me remettre un petit peu en difficulté, pour la dernière tranche d’activité de ma carrière.»

Meryame Kitir, après le burn-out politique

Si Meryame Kitir a besoin de repos avant d’envisager la suite, elle aimerait prolonger sa lutte contre les inégalités au-delà de la sphère politique. © BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE

L’ancienne ministre à la Coopération et au développement Meryame Kitir (ex-Vooruit) s’apprête également à écrire un nouveau chapitre de sa vie, après 17 ans en politique belge. La socialiste flamande avait annoncé la nouvelle lors de sa démission ministérielle, trop usante psychologiquement. «En tant que femme politique d’origine étrangère, j’étais une cible facile pour le Vlaams Belang. Ce qui a changé en politique? Les attaques ne s’arrêtent jamais à cause des réseaux sociaux.» Si Meryame Kitir a besoin de repos avant d’envisager la suite, elle aimerait prolonger sa lutte contre les inégalités au-delà de la sphère politique.

“Ce qui a changé en politique? Les attaques ne s’arrêtent jamais à cause des réseaux sociaux”

Meryame Kitir (ex-Vooruit)

Georges Dallemagne: un poste international et des projets d’écriture

Député expérimenté, Georges Dallemagne (66 ans) a fait ses adieux à la Chambre des représentants, qu’il avait découvert en 2008. © BELGA

Député expérimenté, Georges Dallemagne (66 ans) a fait ses adieux à la Chambre des représentants, qu’il avait découvert en 2008. «Ce que je vais faire maintenant? En tout cas pas regarder des séries Netflix dans mon canapé en mangeant des pizzas», ironise l’Engagé. Ancien membre de Médecin Sans Frontière (MSF) et directeur de Handicap International, le député fédéral a fait siens les dossiers internationaux. «Je reste en contact avec l’Ukraine, l’Arménie, les Kurdes, le Congo et Taïwan, qui souhaitent continuer de me voir actifs sur ces enjeux-là», confesse Georges Dallemagne. Qui, s’il n’a encore signé aucun contrat, précise avoir été sollicité par plusieurs secteurs (journalisme, édition, think-tank. Pour l’homme politique centriste, avoir une étiquette politique n’est pas un atout en Belgique. «C’est plus difficile de se recycler chez nous, contrairement à la France ou aux Etats-Unis.»

Maggie De Block: la fin d’un règne politique au premier-plan?

Dernière de la liste européenne des libéraux néerlandophones, Maggie De Block a annoncé son retrait de la scène politique belge, après 25 ans d’activité au premier plan. © BELGA/BELPRESS

Autre visage bien connu en Belgique: celui de Maggie De Block (Open Vld), ancienne ministre de la Santé et secrétaire d’Etat à l’Asile et à la migration. Dernière de la liste européenne des libéraux néerlandophones, elle a annoncé son retrait de la scène politique belge, après 25 ans d’activité au premier plan. «J’ai déjà eu des propositions pour la suite de ma carrière, mais rien qui ne me plaisait vraiment», annonce celle qui veut un «nouveau défi pour sa dernière période de travail», lié de près ou de loin au domaine de la santé.

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