Incidents en marge de la conférence à laquelle Georges-Louis Bouchez et Louis Sarkozy ont participé
L’ULB déplore les incidents violent survenus lundi soir, en marge d’une conférence organisée sur son campus à laquelle participaient Georges-Louis Bouchez et Louis Sarkozy. «La violence n’a pas sa place à l’ULB», a réagi la rectrice de l’université.
L’Université libre de Bruxelles (ULB) déplore des incidents survenus en marge de la conférence organisée lundi par le Centre Jean Gol sur les répercussions de l’élection du républicain Donald Trump à la tête des États-Unis. Georges-Louis Bouchez, président du MR, et Louis Sarkozy, fils de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, étaient notamment des invités, controversés, à cette table ronde organisée par le centre de réflexion libéral sur le campus du Solbosch.
Une vingtaine de cercles estudiantins avaient appelé à se mobiliser contre leur venue, demandant à ce qu’il n’y ait « pas de fachos sur notre campus« . « L’ULB, notre université, trahit ses valeurs en accueillant des figures qui légitiment des crimes de guerre et propagent des discours de haine », critiquait leur appel à la mobilisation. « Avec cette conférence, notre université trahit une fois de plus [ses] valeurs en invitant des personnes faisant l’apologie des crime de guerre, et du génocide des Palestiniens et Palestiniennes, dans le cas de Sarkozy fils. » Le Cercle du Libre Examen écrivait pour sa part dans ses discours que « ces personnes salissent la dignité et l’importance des vies palestiniennes et libanaises en faisant publiquement l’apologie des crimes de guerre et de génocide en Palestine ».
Les étudiants dénoncent également un accès à géométrie variable au campus puisque, le mois dernier, une conférence de Mohammed Kathib a été interdite par l’ULB, affirment ils.
Des étudiants ont bien manifesté devant l’amphithéâtre du Janson pour protester contre l’évènement et ses intervenants, et des incidents sont survenus en marge de la conférence, a confirmé l’ULB dans la soirée. Des agents de sécurité et de police « ont été contraints d’intervenir pour assurer la sécurité des participants », a encore précisé l’université bruxelloise dans un communiqué de presse, lundi soir. Des images postées sur les réseaux sociaux faisaient état d’une présence policière sur le campus. Le cercle du Libre Examen évoquait une intervention policière et des arrestations.
La conférence en elle-même a également été impactée. Certains étudiants avaient réservé des places dans l’auditoire afin de se lever et de perturber l’évènement avec des panneaux ou, plus simplement, en criant son opposition à Georges-Louis Bouchez et Louis Sarkozy. « Le but était de faire réagir les gens qui sont venus à cette conférence, expliquent Emma, Julie et Antoine (prénoms d’emprunt) au Vif après avoir été sortis par la sécurité qui les avait remarqués avant qu’ils n’agissent. Assister à cette conférence permet de reproduire et de légitimer le discours des intervenants. » Questionnés sur la liberté d’expression de ceux qu’ils critiquent, ils affirment que cette liberté « ne doit pas être un paravent pour dire des bêtises fascistes. La liberté d’expression permet l’émancipation des gens. Dire que Tsahal fait le travail de l’humanité n’émancipe personne. »
« La violence n’a pas sa place »
L’ULB dit déplorer ces incidents et condamner le recours à la violence: « Si les tensions sont indissociables des échanges francs et ouverts, l’ULB est le lieu où le débat se fait et les opinions se forment. La diversité de la communauté de l’ULB fait la richesse de notre université. Elle inclut inévitablement des confrontations d’idées. Nous cultivons le débat et une vie étudiante qui fait de l’ULB un véritable laboratoire de notre société », a réagi la rectrice Annemie Schaus. « La violence n’a pas sa place à l’Université libre de Bruxelles », a-t-elle encore insisté.
Le Centre Jean Gol a, pour sa part, lancé un appel à la « sérénité » dans un communiqué de presse. « Nous invitons nos détracteurs à dépasser les slogans et les procès d’intention. Plutôt que de céder à des postures simplistes, saisissons l’opportunité de débattre dans un cadre respectueux, à la hauteur des valeurs de l’ULB et de notre démocratie ».
Outre Georges-Louis Bouchez et Louis Sarkozy, Elio Di Rupo, eurodéputé socialiste, ancien Premier Ministre et président du Parti Socialiste, et Pierre Wunsch, gouverneur de la Banque Nationale, faisaient, entre autres, partie du panel de la conférence.