« Il faut baisser les impôts, pas les augmenter », « le temps de la décision », « une bonne base » : les partis politiques réagissent à la réforme fiscale
Les partis de la coalition Vivaldi semblent d’accord sur les bases de la réforme, mais Georges-Louis Bouchez ne veut pas augmenter la taxe sur les comptes-titres. Pour le reste, les formations semblent disposées à se mettre autour de la table pour discuter du projet de Vincent Van Peteghem (CD&V), le ministre des Finances.
On ne fait que parler d’elle depuis ce matin, et la conférence de presse de Vincent Van Peteghem (CD&V), le ministre des Finances du gouvernement fédéral. La réforme fiscale, ou du moins son 1er volet, a été dévoilée dans le détail. Si elle ne satisfait pas l’Union des Classes Moyennes (UCM) et la fédération du commerce Comeos, elle semble a priori constituer une base de travail acceptable pour les partis politiques de la majorité.
En bref, son objectif est d’assurer un meilleur revenu net pour les travailleurs à la fin du mois, en épargnant 6 milliards d’euros sur le travail. Pour y arriver, Vincent Van Peteghem a présenté une vingtaine de mesures. Pêle-mêle : harmonisation de la TVA avec un taux réduit à 9% (sauf exceptions comme les fruits et légumes et les transports en commun), impôt minimal de 15% sur les multinationales à l’internationale, augmentation de la quotité exemptée d’impôt et doublement de la taxe annuelle sur les comptes-titres (de 0,15% à 0,30%).
Dans l’ensemble, une réforme qui fait sens pour la majorité
Dans l’ensemble, les partis politiques composant la Vivaldi ont réagi positivement à la mouture de Van Peteghem. L’Open VLD, par la voix de son président de parti Egbert Lachaert, ne voulait pas entendre parler de réforme fiscale il y a quelques semaines. « La grande réforme avec laquelle on va contenter les gens n’est pas pour cette législature », disait-il alors.
Aujourd’hui, la posture du président libéral a quelque peu évolué. « À première vue, cette proposition rencontre les préoccupations des libéraux dans un certain nombre de domaines », a-t-il souligné ce matin. Pour autant, des négociations doivent être menées sur d’autres points selon le VLD. « Nous devons veiller à ce que les PME et entreprises qui investissent et procurent de l’emploi ne paient pas la facture ».
Pour Vooruit, la réforme est « une bonne base ». « Mais cela pourrait être plus ambitieux », a déclaré le député fédéral Joris Vandenbroucke à la Chambre. « Il faut moins d’impôts sur le panier de courses et davantage sur les grandes fortunes ».
Les socialistes flamands estiment qu’il est maintenant temps de prendre une décision sur cette réforme fiscale. « Celui qui travaille dans ce pays paie depuis des années déjà trop d’impôts parce que certains ne contribuent que trop peu. Énormément de choses sont possibles si chacun fait sa juste part. En ce compris les grandes fortunes. Les salaires net pourraient augmenter, sans impôts supplémentaires sur le panier de courses ».
Se mettre autour de la table, et vite
Tout comme son partenaire de majorité Vooruit, les écologistes flamands de Groen sont globalement satisfaits de la mouture présentée par Van Peteghem à la presse. « C’est une bonne base, a déclaré le président Jeremie Vaneeckhout, maintenant il faut se réunir rapidement pour prendre une décision ».
Pour Groen, les éléments cruciaux de cette réforme sont la baisse du prix des tickets de transport en commun et des fruits et légumes, une hausse de la contribution des grosses fortunes et une baisse d’impôt sur le travail des bas et moyens revenus. « Nous devons les mettre en oeuvre sous cette législature », insiste le co-président des écologistes flamands.
Le MR refuse de doubler la taxe sur les comptes-titres
Du côté des libéraux francophones, on se montre plus prudent que l’Open VLD et les autres partis politiques quant à la réforme fiscale. Dans un énième tweet, le président du MR Georges-Louis Bouchez s’est opposé à la hausse de la taxe sur les comptes-titres.
Un article de nos confrères de La Libre laissait entrevoir ce matin un début de consensus autour du rehaussement des comptes-titres, auquel le MR aurait souscrit dans un premier temps. Dans un second temps, Georges-Louis Bouchez s’est donc opposé à la mesure dans le tweet ci-dessus.
Il aurait été question d’un échange pour convaincre le Mouvement Réformateur : accepter le doublement de la taxe sur les comptes-titres contre « de vraies économies dans les finances publiques ». Il n’en est rien, assure Bouchez dans le tweet, « il faut baisser les impôts, pas les augmenter ».
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