Réforme fiscale: « Le gouvernement se saisit pleinement du dossier »

Le Vif

« Le gouvernement se saisit pleinement du dossier. Si cela dépend de moi, nous commencerons à travailler dès demain ». Le Premier ministre Alexander De Croo a confirmé jeudi à la Chambre l’intention du gouvernement de travailler dans les prochaines semaines à la réforme fiscale, sur base de la proposition présentée le matin même par le ministre des Finances Vincent Van Peteghem. Ce dernier s’est donné comme objectif une entrée en vigueur au 1er janvier 2024.

Le Premier ministre a qualifié la proposition de « base très solide » et « d’un ensemble cohérent. » Pour Alexander De Croo, le gouvernement doit garder à l’œil trois priorités dans les négociations qui vont s’ouvrir au sein de sa coalition: le travail doit rapporter plus, les PME doivent pouvoir continuer à créer des emplois et il ne doit pas y avoir d’impact sur le budget.

   Le ministre des Finances a rendu public jeudi matin sa proposition de réforme fiscale. Parmi ses mesures phares, Vincent Van Peteghem suggère une baisse de la fiscalité sur le travail via notamment une augmentation de la quotité exemptée d’impôts, compensée par un glissement des charges vers les patrimoines et la consommation. Sur ce dernier point, la proposition évoque la suppression des taux de TVA réduits de 6% et 12% au profit d’un taux réduit unique de 9%, à quelques exceptions près.

   Marc Van Hees (PTB, opposition) a qualifié ce projet d' »imbuvable« , répondant à Dieter Van Besien (Groen) qui jugeait cette proposition « loin d’être imbuvable ». « Un petit pensionné n’aura droit à la moindre réforme fiscale et devra payer une TVA de base plus élevée de 50%. C’est cela votre définition de la justice fiscale ? Pour moi, c’est plutôt la définition de l’injustice fiscale », a lancé le communiste.

   Dans les rangs de la majorité, Ecolo-Groen a salué le démarrage prochain des discussions, critiquant au passage le président du MR Georges-Louis Bouchez. Le Montois s’est en effet dit opposé au doublement de la taxation sur les comptes-titres. « C’est étonnant pour un parti libéral de s’opposer à une réforme fiscale », a lancé Gilles van den Burre (Ecolo). Le MR et le PS ne se sont pas exprimés, tandis que l’Open Vld, par la voix de Christian Leysen a salué « une série d’ajustements qui répondent à nos attentes ».

   En marge de la séance plénière, Georges-Louis Bouchez a toutefois indiqué sur la VRT que le MR ne pouvait pas valider la proposition en l’état. « Il y a deux problèmes majeurs : nous voulons lier la réforme fiscale à la réforme du marché du travail et des pensions. Nous avons également des problèmes avec certaines augmentations », a-t-il déclaré au micro de l’émission Villa Politica.

   « Si nous n’avons pas le courage d’aboutir à ce déplacement de fiscalité, les ménages, les isolés, les entrepreneurs n’auront rien dans les mois qui viennent », a averti Vincent Van Peteghem. « Je demande au Parlement et à la société d’avoir un regard ouvert. Il faut être courageux. »

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