Herman De Croo et son fils Alexander
Herman De Croo et son fils Alexander. © Belga

« Filles et fils de » : les dynasties politiques font leur retour en force en Belgique

C’est le retour en force des héritiers politiques depuis 20 ans. Une étude du Crisp a analysé leur présence au sein des différentes assemblées et leur nombre tend à remonter après avoir baissé pendant des décennies.

Jamais le monde politique belge n’a connu autant de ‘filles et fils de’ depuis la fin du XIX e siècle, selon cette étude du Crisp relayée lundi par Le Soir. Les auteurs de l’ULB, le chercheur Jérémie Tojerow (PS), et le politologue Jean-Benoît Pilet, constatent même « un retour en force des héritiers politiques depuis 20 ans ».

Ces chercheurs ont comptabilisé les parlementaires ‘fils et filles de’ dans les différentes assemblées du pays et ce, depuis l’existence de la Belgique, entre 1831 et 2019.  Ils constatent qu’avec l’instauration du suffrage universel en Belgique, « la proportion d’héritiers politiques a baissé pendant des décennies« . Mais, « elle est repartie à la hausse depuis 20 ans ».

Au point donc qu’en ce XXI e siècle, « les député(e)s ‘fils et filles de’ ont retrouvé l’importance qu’ils avaient à la fin du XIX e siècle ». En 2003, la proportion de parlementaires ‘fils et filles de’ était de 15,3% à la Chambre. A l’époque, précisent les auteurs « sur 150 député(e)s, la Chambre compte alors 23 fils et filles de, un nombre record seulement égalé en 1888 (quand la Chambre comptait 138 membres) ».

Et « lors des trois scrutins suivants (2007, 2010, 2014), cette proportion se maintient toujours au-delà de 12 % (respectivement 14 %, 13,3 % et 12 %), un niveau jamais atteint depuis… l’introduction du suffrage plural en 1894 ». Les chercheurs pointent notamment le pouvoir accru des dirigeants de parti dans la confection des listes, la place accordée aux héritiers politiques sur les listes jouant un rôle « décisif » dans leur élection.

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