Voici les termes qui reviennent le plus dans l’accord de gouvernement de l’Arizona (analyse datas)
En analysant les termes les plus fréquents de l’accord de l’Arizona, il est possible d’entrevoir les priorités du nouveau gouvernement et les angles morts de son programme. Décryptage.
Après 239 jours de négociation, un accord de plus de 200 pages propulse Bart De Wever au 16, rue de la Loi. Un texte dense, où certains mots reviennent avec insistance.
Dans le nuage de mots disponible ci-dessous, seuls les termes de l’Arizona les plus récurrents qui apparaissent plus de 50 fois ont été conservés. Les mots de liaison et les verbes superflus ont été écartés. Pour offrir un point de comparaison, on y retrouve également la fréquence de ces mêmes termes dans l’accord de gouvernement de la Vivaldi. À noter que ce dernier, rédigé sous l’ancien Premier ministre, compte deux fois moins de pages que celui de De Wever.
Les hommes et les enfants d’abord
Difficile de trouver les femmes dans le nuage de mots? C’est normal, le terme apparaît moins de 50 fois. A 18 reprises pour être exact. Sous-représentées dans le gouvernement, elles sont aussi invisibles dans cet accord qu’au sein du Kern. Les «enfants» (69 fois), «les jeunes» (26 fois), ou même les «consommateurs» (44 fois) reviennent plus souvent dans le texte.
Par ailleurs, l’«inclusion» et la «tolérance» ne sont mentionnées que huit fois chacune, tandis que les questions liées aux personnes en situation de handicap restent largement marginales dans ces 200 pages. À l’inverse, d’autres thématiques, comme la sécurité ou le travail, dominent largement le texte.
La sécurité: un thème central
C’est l’un des mots les plus répétés et l’un des thèmes centraux de cet accord: le terme «sécurité» arrive en sixième position des mots les plus cités dans ce texte de 208 pages, avec 320 occurrences, juste derrière «travail» (355 fois) et devant «soins» (280 fois). A titre de comparaison, dans l’accord de la Vivaldi, la sécurité n’était que douzième, apparaissant seulement 90 fois. En 2020, des termes comme «soins», «travail» ou «entreprises» dominaient largement le discours.
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Dans le même registre, le terme «migration» apparaît 56 fois, tandis que «intégration» est mentionné à 67 reprises.
Charles Michel vs Bart De Wever
Comparaison faite avec l’accord d’Alexander De Croo, il est intéressant de faire ce même travail comparatif avec l’accord de gouvernement de Charles Michel. Sur le papier, les ressemblances entre l’Arizona et la Suédoise ne trompent pas: toutes deux se revendiquent comme des coalitions de centre-droit et plusieurs partis composent ces deux gouvernements. La N-VA, le CD&V et le MR sont présents dans les deux gouvernements. Seule différence notable: l’Open VLD de 2014 a cédé sa place à Vooruit et aux Engagés. Autre point commun: les deux accords s’étendent sur environ 200 pages.
Si, en théorie, les deux coalitions se ressemblent, les différences entre les deux accords sont nombreuses. L’Arizona place le travail avant la sécurité, tandis que la Suédoise privilégiait l’inverse. Autre distinction marquante: l’accord de De Wever met fortement l’accent sur la coopération, un terme bien moins présent dans l’accord de Charles Michel.
Les mots ne sont jamais anodins, surtout dans un texte politique de plus de 200 pages. Ces nuages de mots témoignent des priorités affichées, des orientations idéologiques et des choix stratégiques du gouvernement. Entre insistance sur la sécurité et invisibilisation d’autres enjeux, reste à voir si ces mots se traduiront en actes.
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