Formation du gouvernement fédéral
Le gouvernement fédéral rassemblera-t-il le PS de Paul Magnette et la N-VA de Bart De Wever? Un de ces deux-là deviendra-t-il Premier ministre? © BELGA IMAGE

Réforme fiscale, institutionnel… Ces dossiers qui seront forcément sur la table après les élections

Benjamin Hermann
Benjamin Hermann Journaliste au Vif

Après les élections, il faudra composer des coalitions et s’entendre, entre partenaires, autour de projets politiques. Voici quelques-uns des sujets qui seront mis sur le tapis ces prochains mois, lorsqu’il s’agira de former un gouvernement fédéral.

Dans la Belgique fédérale, les niveaux de pouvoir sont confrontés à leurs propres enjeux, tout en dépendant les uns des autres. C’est une merveilleuse alchimie ou une indigeste lasagne, selon qu’on apprécie ou non l’architecture institutionnelle du pays.

Le fédéral, qui a pourtant perdu de son poids au fil des réformes de l’Etat, demeure au centre de bien des attentions, notamment parce qu’il impose plus que les autres une maîtrise élevée de la science du compromis. Il y a fort à parier que rien ne sera simple au lendemain d’élections qui rendront le jeu particulièrement complexe.

Qui gouvernera?

A moins que les derniers sondages ne se soient profondément fourvoyés, la composition d’une coalition fédérale, majoritaire si possible, s’avérera particulièrement ardue après le scrutin. Il est très probable, en effet, que le Vlaams Belang, au nord du pays, ainsi que le PTB-PVDA, sur l’ensemble du territoire, renforcent leur présence à la Chambre. Ces succès électoraux à venir rendront la tâche d’autant plus difficile à quiconque essaiera de rassembler une majorité de députés.

L’actuelle Vivaldi rassemble déjà sept partis, issus de quatre familles politiques différentes. Mais sa reconduction telle quelle sera vraisemblablement difficile sur un plan mathématique, dès lors qu’elle pourrait être minoritaire ou majoritaire de justesse.

Une des questions récurrentes consiste à savoir si, cette fois, la N-VA retrouvera l’exécutif fédéral, elle qui gouverna de 2014 à 2018 aux côtés des libéraux et du CD&V. Son président, Bart De Wever, se dit d’ailleurs candidat Premier ministre, de même d’ailleurs que Paul Magnette, qui profiterait d’une prédominance de la famille socialiste dans son ensemble. Une seule évidence à ce stade: il est probable que de nombreux partis doivent participer au pouvoir pour rendre la coalition suffisamment robuste.

«On peut s’attendre à ce que le débat institutionnel revienne sur la table.»

De quoi parlera-t-on?

Ne pas être parvenu à initier une réforme fiscale ambitieuse est une des déconvenues du gouvernement sortant. Il est fort probable que la fiscalité constituera une thématique centrale, voire une pierre d’achoppement, dans le cadre des négociations futures. Les partis ont avancé leurs formules, partant souvent du principe que réformer la fiscalité est une condition indispensable à toute ambition politique de taille, qu’il s’agisse d’augmenter le taux d’emploi, de rehausser les bas et moyens salaires, de réduire les inégalités, de répondre aux enjeux environnementaux, etc.

«Je pense qu’on peut s’attendre à ce que le débat institutionnel revienne sur la table», prévient Caroline Sägesser, chercheuse au Crisp, le Centre de recherche et d’information sociopolitiques. Tout dépend évidemment de la composition de la coalition, mais il est difficilement envisageable que la N-VA, en particulier, ne monnaie pas sa participation contre une série d’acquis à ce sujet.

Enfin, parmi d’autres enjeux majeurs, la question de l’avenir énergétique du pays devra inévitablement être réglée, le MR ayant notamment fait du développement de l’énergie nucléaire une condition de participation.

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