Les discussions sur le contrôle budgétaire ont repris: voici ce qui continue de coincer
Depuis plus d’une semaine le cabinet retreint du gouvernement fédéral se réunit pour négocier l’ajustement budgétaire. Il est peu probable qu’il trouve un accord ce mardi.
Cela fait plus d’une semaine que le cabinet restreint (kern) du gouvernement fédéral se réunit pour négocier l’ajustement budgétaire de la Belgique. Ce mardi, c’est reparti pour un tour. Les travaux ont repris vers 17h. Selon plusieurs sources gouvernementales, il est probable qu’il faille encore un peu de temps avant d’aboutir à un accord. La date limite pour le contrôle budgétaire est le 31 mars, soit ce vendredi.
Mais alors qu’est-ce qui coince?
On partait pourtant sur des nouvelles positives tombées la semaine dernière sous la forme d’un rapport du Comité de monitoring. Les experts ont estimé le déficit de l’État fédéral à 3,2 milliards d’euros de moins que lors de l’élaboration du budget en octobre 2022. Mais, premier mais, l’ajustement budgétaire doit tenir compte d’un certain nombre de dépenses supplémentaires prévues par le fédéral. Parmi celles-ci: l’accueil des demandeurs d’asile ou l’intensification de la lutte contre la criminalité liée au trafic de drogue.
Ça se complique ensuite. Le Premier ministre Alexander De Croo voudrait profiter de prévisions de déficit moins fortes que prévu pour faire des économies. Le chiffre d’économies équivalentes à 0,3% Produit Intérieur Brut (PIB) circule, soit celui avancé par la Banque nationale pour éviter une situation européenne à risque en 2024. Cela représenterait entre 1,7 et 1,8 milliard d’euros. Ce montant n’a pas été confirmé.
La demande d’économies ou la façon d’y arriver passe mal à gauche. La possibilité de supprimer la dernière tranche d’augmentation de la pension minimum le 1er janvier prochain crispe les partenaires. Une source prévenait ce mardi que « tant que M. De Croo, désormais soutenu par le MR, s’en tiendra à cette suppression, la situation ne sera pas débloquée ». L’anticipation de certains aspects d’une réforme fiscale attendue pour la deuxième quinzaine d’avril, n’est en outre pas appréciée par tous. Du côté socialiste, l’exaspération à l’égard des libéraux était perceptible. « Cela fait cinq jours maintenant que le Premier ministre revient sans cesse avec des propositions plus dures les unes que les autres envers les plus faibles », soulignait-on.
Selon une autre source, un accord n’est pas attendu ce mardi : « Ils auront besoin de temps » même si « un travail sérieux se poursuit ». La date limite pour le contrôle budgétaire est le 31 mars, soit ce vendredi. Il n’est désormais pas exclu que les travaux se poursuivent la semaine prochaine.
Avertissement de l’Agence de la dette
Et comme pour mettre un petit coup de pression supplémentaire, l’Agence de la dette a adressé à son tour un avertissement aux députés à propos du déficit budgétaire de la Belgique. La situation est sous contrôle mais la Commission européenne et les agences de notation financière vont se faire plus pressantes, ont expliqué les directeurs Jean Deboutte et Maric Post à la commission des Finances de la Chambre. « Avec les chiffres que l’on a maintenant, on ne pourra pas échapper aux pressions voire aux condamnations européennes« , a fait remarquer M. Deboutte.
« On est dans le moment où il faut envoyer un signal », a dit le chef de groupe MR, Benoît Piedboeuf.