Budget, migration, code pénal: les dossiers chauds de la Vivaldi pour sa rentrée
Le gouvernement fédéral mené par Alexander De Croo (Open Vld) a (au moins) trois dossiers à régler pour sa dernière année de législature.
La Vivaldi fait sa dernière rentrée politique de la législature. Au menu de ce vendredi, un conseil des ministres, précédé d’un comité ministériel restreint (« kern »). Un exercice important attend l’équipe De Croo: la confection du budget 2024. Sans doute le dernier acte avant la campagne électorale et la présidence de l’Union européenne qui commence en janvier.
Après une législature marquée par la crise sanitaire et la crise énergétique, l’heure est à la mise en ordre des comptes. Entre l’aile droite et l’aile gauche de la Vivaldi, les appréciations divergent sur l’ampleur de l’effort à réaliser, de quoi compliquer la rentrée politique. De même que les moyens pour y parvenir: sabrer dans les dépenses d’un côté, augmenter les recettes, particulièrement auprès des plus fortunés, de l’autre.
1. Se mettre d’accord sur le budget de l’Etat pour 2024
La tâche a déjà été balisée en mars. La Vivaldi s’est accordée sur un ajustement budgétaire qui prévoit un effort net d’1,75 milliard d’euros pour 2023 et 2024. Le déficit devrait s’élever à 26,7 milliards d’euros à la fin de l’année -4,6% du PIB au lieu des 5,9% attendus. Un accord est attendu d’ici le deuxième mardi d’octobre, date à laquelle le Premier ministre tient le traditionnel discours de politique fédérale. Il s’agira entre autres de réaffirmer la cohésion de son équipe, mise à mal avant les vacances par l’échec des longues négociations sur la réforme fiscale. Les Verts ont déjà souhaité réinscrire ce sujet dans les discussions mais se sont heurtés à une fin de non-recevoir du Premier ministre.
2. Trouver une solution à la crise de l’accueil : une mission compliquée pour la rentrée de la Vivaldi
Un autre sujet s’est invité dans cette rentrée: la crise de l’accueil des demandeurs d’asile. Il occupe l’exécutif depuis deux ans et a déjà donné lieu à d’âpres débats ainsi qu’à l’annonce de mesures destinées à créer de nouvelles places et à en libérer d’autres sans, jusqu’à présent, permettre de résoudre cette crise persistante. Pour éviter que, dans les semaines à venir, des familles avec enfants se retrouvent sur le carreau, la secrétaire d’État à l’Asile, Nicole de Moor, a annoncé que les hommes seuls demandeurs d’asile ne recevraient temporairement plus de place d’accueil. La décision, non concertée, a suscité un tollé chez les écologistes et les socialistes. Le point figurera à l’ordre du jour du « kern » de vendredi.
L’approche des élections rend le sujet très sensible, particulièrement en Flandre où le Vlaams Belang se trouve en tête des intentions de vote. La Vivaldi joue gros: au nord du pays, Vooruit excepté, les autres partis sont à la peine dans les sondages et une progression du « bloc nationaliste » (soit la N-VA et le VB, respectivement premier et deuxième partis flamands, dans l’opposition) sonnerait le glas de sa reconduction.
3. Vers une réforme du code pénal ?
Outre le budget et la migration, le fédéral se penchera aussi sur la réforme du code pénal, portée par le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne. Validée en gouvernement, celle-ci peut entamer son parcours parlementaire.
La loi de Petra De Sutter visant à améliorer les conditions de travail des livreurs de colis arrivera elle aussi en commission de la Chambre. La première séance plénière est, elle, programmée le jeudi 21 septembre. Enfin, la réforme de la formation des policiers est annoncée ainsi que de nouvelles mesures visant à assurer l’approvisionnement énergétique du pays, notamment en matière de batteries.