L’Ecolo Jean-Marc Nollet veut faire croire que les Engagés n’ont pas changé

Faire croire qu’ils n’ont pas changé: comment Ecolo veut contrer Les Engagés

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Pour Ecolo, la croissance des Engagés, avec qui ils souhaitent pourtant gouverner après le 9 juin, est une menace. Voici comment Ecolo veut les contrer

Sur le dos de Maxime Prévot est accrochée une cible que pointent quatre adversaires jaloux, le PS, le MR, DeFI et Ecolo. Et dans ses mains Maxime Prévot tient un bouquet, que convoitent quatre promis pleins d’envie.

Ces adversaires et ces promis sont les mêmes, qui veulent à la fois flinguer et convoler. Ces quatre partis démocratiques ne sont pas dans leur meilleure forme dans les sondages. Ils sont à la fois des concurrents électoraux et des partenaires de gouvernement potentiel des Engagés de Maxime Prévot.

Or, la formation centriste, enquête après enquête, semble devenir aussi centrale que Maxime Prévot l’espérait en Wallonie, et donc presque incontournable en Belgique francophone. Les quatre promis jaloux en ont donc fait la cible de leurs dernières semaines de campagne, d’ici au 9 juin, avant de revenir à leurs promesses de coalitions à nouer après cette date.

Voici comment ECOLO veut contrer l’ascension des Engagés.

Excentrés et excentriques

Les sondages ne sont pas très bons, à Bruxelles et surtout en Wallonie, pour Ecolo, et ceux qui leur sont les plus néfastes sont ceux qui sont les plus profitables aux Engagés, en Wallonie principalement où plus les turquoises sont hauts, plus les verts sont bas et inversement. Les Engagés se remplument donc en partie des électeurs qui firent le succès écologiste de 2019, dans un contexte où le climat était une préoccupation politique plus vive pour de nombreux francophones.

Selon l’enquête réalisée par Kantar pour Le Vif, 19,5% des sondés qui envisagent de voter pour Ecolo pourraient le faire pour les Engagés.

Et Maxime Prévot, soucieux d’apparaître en environnementaliste bien élevé autant qu’en homme de droite convenable, ne manque jamais d’insister sur le dogmatisme allégué des verts autant qu’il déplore l’isolement attribué au MR.

Cette présentation d’Ecolo en épouvantail à pragmatiques s’appuie notamment sur un changement de doctrine sur une énergie nucléaire redevenue populaire, du CDH vers les Engagés: le CDH était contre, les Engagés sont pour.

Mais elle repose aussi sur la dénonciation du progressisme d’Ecolo sur les questions sociales et de société, sur son féminisme radical, son antiracisme obstiné, sa taxation des grosses fortunes, etc.

Et là, contre les centristes, pour conserver certains des siens, Ecolo doit se recentrer sur une question climatique dont les verts sont propriétaires, donc centraux, plutôt que sur les questions sociales et de société, sur lesquelles les verts sont soit alliés de la gauche, soit en pointe des progressistes, donc soit excentrés, soit excentriques.

A la Green House, depuis longtemps, sous le hashtag #plusvertplusjuste, on se dit qu’il vaut mieux insister sur le vert que sur le juste.

Et on proclame la jeunesse de son vert en faisant grisonner le turquoise.

C’est pourquoi à chaque débat, Jean-Marc Nollet fait mine de se tromper et appelle CDH, parfois même PSC, Les Engagés. Il veut signifier que les centristes n’ont pas vraiment changé depuis ce passé auquel il voudrait ramener Maxime Prévot, celui de 2019, dans lequel Ecolo était devenu central aux dépens des centristes.

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