Si on votait aux élections provinciales comme on l’a fait en juin? Quelques chamboulements seraient possibles
A côté des élections communale se déroulent également les élections provinciales, ce dimanche 13 octobre. Si les tendances des élections de juin devaient être réitérés, quelques bouleversements pourraient survenir dans les équilibres politiques. Au profit du MR ou des Engagés, souvent.
C’est un petit exercice qui mérite d’être interprété avec précaution, évidemment, mais qui permet d’envisager quelques chamboulements au terme des élections provinciales de ce 13 octobre. Les électeurs wallons, comme les Flamands d’ailleurs, sont appelés à s’exprimer à un double scrutin, communal et provincial donc.
Il n’est pas impossible que les électeurs s’expriment différemment en juin et en octobre. Les enjeux provinciaux sont différents, ce ne sont pas les mêmes candidats ni les mêmes listes, parfois, qui se présentent, les circonscriptions ne sont pas les mêmes (la distribution des sièges en dépend) et de l’eau a coulé sous les ponts, depuis les élections régionales, fédérales et européennes.
Toutefois, si la tendance générale devait se confirmer, quelques basculements pourraient survenir dans les conseils et les collèges provinciaux de Wallonie, pouvant éventuellement donner lieu à des changements de majorité.
Dans les grandes lignes, les trois partis issus des familles politiques traditionnelles (PS, MR et CDH à l’époque) avaient perdu des plumes dans toutes les provinces, à l’exception du Luxembourg, où les libéraux s’étaient stabilisés. Profitant de la «vague verte» de l’époque, Ecolo avait progressé partout, comme le PTB d’ailleurs.
Les élections de juin dernier donnèrent lieu à des dynamiques bien différentes en Wallonie, avec un MR et des Engagés connaissant une ascension, un PTB en recul, un PS en mauvaise forme, Ecolo en pleine dégringolade, sans oublier DéFI qui n’a pas obtenu de siège au sud du pays.
Voici un petit tour d’horizon des cinq provinces wallonnes.
Hainaut: le MR se hissera-t-il en tête?
Les élections provinciales de 2018
Le PS restait nettement en tête avec 32,85% des suffrages et 27 sièges sur 56 au conseil provincial, ce qui lui permettait de conserver sa coalition avec le MR (18,67%) à la Province. Les écologistes (13,67%) progressaient en décrochant 11 sièges, se plaçant devant le PTB (11,91%) et le CDH (10,00%)
Et en juin?
Tant au fédéral qu’à la Région, le PS s’est maintenu en tête, mais aux alentours de 29%, tandis que le MR, deuxième, le talonnait en s’approchant dépassant les 26% au fédéral et en s’approchant des 27% aux régionales.
Mais le véritable changement s’est opéré pour Les Engagés, troisième parti de la province (respectivement 15,5% et 16,5% à la Région et au fédéral), pendant qu’Ecolo s’écrasait à la cinquième place, derrière le PTB, en franchissant à peine le seuil de 5%.
Une des grandes questions consiste donc à savoir si le MR peut dépasser le MR à la Province, ou éventuellement s’associer avec Les Engagés pour éjecter les socialistes de la coalition. En fonction des résultats, cette option n’est pas à exclure.
Liège: le PS a perdu le leadership
Les élections provinciales de 2018
Comme dans le Hainaut, le collège provincial est composé du PS et du MR, les deux formations arrivées en tête lors des précédentes élections provinciales, respectivement avec 25,36% et 22,52% des suffrages. Il y a six ans, Ecolo (16,29%) complétait le podium, devant le PTB (13,40%) et le CDH (10,61%).
Et en juin?
Les électeurs ont quelque peu chamboulé leur ordre de préférence politique en juin, le MR devenant le premier parti de la province tant aux régionales (28,6%) qu’au fédéral (28,4%). Le PS s’est par conséquent retrouvé en deuxième position (23,6% et 21,8%). Si ce résultat devait se reproduire aux élections provinciales, coalition pourrait être maintenue, mais avec un renversement du leadership.
En province de Liège aussi, Les Engagés sont devenu le troisième parti en juin, devant le PTB et Ecolo. Moyennement des résultats suffisamment élevés pour les deux partis de la coalition azur, il n’est pas impensable qu’ils puissent constituer une majorité en province de Liège.
Namur: le MR ou Les Engagés en tête?
Les élections provinciales de 2018
Le MR y est en coalition avec Les Engagés et DéFI. Les libéraux étaient arrivés en tête avec 25,37% des voix en 2018, devant le PS (20,79%), Ecolo (17,19%), le CDH (16,53%), le PTB (8,89%) et DéFI (5,67%).
Et en juin?
Qu’on se le dise: si les élections provinciales donnaient lieu à des résultats similaires à ceux de juin, au fédéral et à la Région, les équilibres pourraient être modifiés. En définitive, il est probable que le MR et Les Engagés soient en mesure de diriger la province seuls, puisqu’ils furent les deux premières formations namuroises il y a quatre mois. Le MR devant Les Engagés au fédéral et vice-versa à la Région. Le PTB était quatrième, devant Ecolo, qui dépassait à peine les 7%. DéFi ne franchissait pas le seuil électoral.
Brabant wallon: le MR indétrônable?
Les élections provinciales de 2018
Le MR est en coalition avec le PS à la Province du Brabant wallon. Les libéraux étaient largement en tête (38,27%) en 218, devant Ecolo (23,59%), le PS (14%), le CDH (8,88%) et DéFI (7,48%).
Et en juin?
Plus que jamais, le MR semble être bien installé en Brabant wallon, puisqu’en juin, il dépassait les 35% au fédéral et approchait les 38% à la Région. Mathématiquement, une coalition avec Les Engagés (environ 23%) est parfaitement envisageable, si les résultats des élections provinciales sont similaires. Le top 5 était complété par le PS, Ecolo et le PTB, assez loin derrière.
Luxembourg: le PS restera-t-il au pouvoir?
Les élections provinciales de 2018
Le CDH obtenait 31,66% des suffrages et formait un collège provincial avec le PS, troisième parti, récoltant 17,62% des voix. Le MR (26,25%) était en deuxième position, tandis qu’Ecolo décrochait quatre sièges avec un résultat de 14,65%.
Et en juin?
Mathématiquement, Les Engagés et le MR devraient sans difficulté pouvoir former une coalition provinciale. Les premiers arrivaient en tête (32,1%) au fédéral et deuxièmes (31,2%) à la Région. Pour le MR, c’était l’inverse: en tête (34,7%) à la Région et deuxièmes (30,9%) au fédéral.
En définitive, c’est le résultat du PS, troisième parti en juin (16,8% au fédéral, 18,7% à la Région) qui pourrait bien peser dans la balance, au moment de former la coalition avec l’un ou l’autre partenaire.
Ecolo, comme ailleurs, reculait nettement en juin, en se situant sous la barre des 8%.
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