Démission d’Egbert Lachaert: Alexander De Croo assurera l’intérim
Alors que le président de l’Open Vld quittera ses fonctions cet été, le Premier ministre Alexander De Croo prendra les rênes du parti le temps de lui trouver un remplaçant. Le président du PS Paul Magnette a annoncé son opposition.
En tant que vice-président statutaire, je convoquerai un bureau de parti pour ouvrir une concertation sur la façon dont le parti doit être dirigé dans les prochains mois. Le parti peut compter sur moi jusqu’à la désignation d’un nouveau président« , a déclaré Alexander De Croo. Le Premier ministre, qui a présidé l’Open Vld de 2009 à 2012, a remercié M. Lachaert pour son investissement et le travail qu’il a mené.
Les dernières enquêtes d’opinion ne sont guère enthousiasmantes pour les libéraux flamands. Selon certaines d’entre elles, ils recueillent moins de 10% des intentions de vote. « L’Open Vld fait face à un grand défi mais je suis convaincu que nous pouvons y arriver. Notre parti se bat pour un pays qui travaille et où ceux qui travaillent sont récompensés. Dans lequel les gens libres peuvent être forts et mener leur vie comme ils le veulent. Nous soutenons une politique qui n’a pas peur de coopérer pour avancer. Avec des politiques qui tissent des liens au lieu de diviser. Voilà ce à quoi je consacrerai mon attention et mon énergie durant l’année qui vient », a-t-il dit.
Le président du PS Paul Magnette a annoncé son opposition à cette double casquette. « Un Premier ministre doit être au-dessus de la mêlée, il ne peut pas être président d’un parti en même temps, même ad intérim », a-t-il réagi sur Twitter.
En février 2019, un autre Premier ministre libéral avait assumé la présidence de son parti: Charles Michel, dont le gouvernement était devenu minoritaire à la suite du départ de la N-VA, avait repris les rênes du MR à Olivier Chastel en vue des élections du mois de juin. Et c’est encore chez les libéraux en 2004 que le Premier ministre Guy Verhofstadt avait brièvement exercé la présidence de son parti. Elio Di Rupo avait également conservé la présidence du PS lorsqu’il est devenu Premier ministre en 2011 mais avait confié l’exercice de celle-ci à Thierry Giet et ensuite à Paul Magnette.
Exit Egbert Lachaert, l’Open Vld vers « le renouveau »
Egbert Lachaert a été élu à la présidence de l’Open Vld en mai 2020. Selon l’homme politique, les libéraux ont pris au cours des années écoulées « une grande responsabilité dans conjoncture compliquée » et, aujourd’hui, « le moment est venu pour mener des réformes qui rendront notre pays plus fort à l’avenir« . Ce constat vaut aussi pour l’Open Vld, juge le président, qui plaide pour « un renouveau et un tournant clair » et met en avant le leadership du Premier ministre.
« L’Open Vld doit viser le renouveau en vue de l’année qui s’ouvre, en tenant compte du fait que notre parti dirige le pays et livre le Premier ministre. L’an dernier, notre Bureau politique élargi a décidé en consensus de mettre en avant le leadership en ces temps difficiles, avec le Premier ministre qui dirige l’équipe fédérale comme figure de pointe. La confiance (dans ce choix) a été renouvelée au Bureau du parti durant les dernières semaines. Il est donc important de soutenir cette position durant l’année qui vient et de bâtir autour d’elle l’organisation du parti », a-t-il expliqué. « A la lumière de ces choix, je suis convaincu qu’il est plus indiqué pour moi d’endosser un autre rôle que celui de président« , a-t-il ajouté.
Le président démissionnaire continuera à s’investir à la Chambre, où il siège comme député. Il veut croire dans un redressement de son parti. « Il y a clairement une place pour un courant libéral en Flandre. Personne ne doit en douter », a-t-il dit. La direction du parti décidera dans les jours et semaines qui viennent si des élections internes sont organisées et quand elles le seront. M. Lachaert a été élu à la présidence de l’Open Vld aux côtés de la présidente du Sénat, Stephanie D’Hose, et du député Jasper Pillen devenus vices-présidents. Son concurrent le plus sérieux était l’ancien ministre flamand Bart Tommelein, qui s’est retiré de la politique nationale pour se consacrer à sa ville d’Ostende.