Zoé Genot (Ecolo) arrête la politique: retour sur un parcours engagé, mais polémique
Zoé Genot devient directrice de la Confédération des Employeurs des Secteurs Sportifs et Sociocuturel (CESSOC).
Élue sans discontinuer depuis 1999 à la Chambre puis au Parlement bruxellois, Mme Genot prendra ses nouvelles fonctions le 1er janvier prochain, date où elle quittera l’hémicycle régional. La députée bruxelloise Zoé Genot (Ecolo) a annoncé lundi son retrait de la vie politique pour devenir directrice de la Confédération des Employeurs des Secteurs Sportifs et Sociocuturel (CESSOC).
« Mon expérience de recherche de consensus et de négociation me sera utile pour mes nouvelles fonctions. Si je souhaite aujourd’hui me mettre en retrait de la vie politique, je garde énormément de bons souvenirs, de rencontres, de luttes et de discussions passionnantes. Une nouvelle génération engagée et déterminée est en place et je m’en réjouis », explique l’intéressée dans un communiqué.
Son parti l’a remerciée pour ses années d’engagement. « Zoé est une figure majeure de l’écologie politique. Son investissement, sa maîtrise des dossiers et sa connaissance du terrain lui seront également très utiles dans sa nouvelle fonction. Nous lui souhaitons beaucoup de succès« , a ajouté Rajae Maouane, coprésidente d’Ecolo.
Les statuts d’Ecolo limitent à deux le nombre de mandats successifs à la même fonction, sauf dérogation octroyée par le parti. En 2019, Zoé Genot avait déjà décidé d’arrêter, mais la coprésidence du parti l’avait rappelée.
Retour sur le parcours politique de Zoé Genot
Zoé Genot a entamé un parcours parlementaire de près de 25 ans en 1999, à la Chambre, où cette forte personnalité arrivée chez Ecolo en 1997, après avoir milité dans l’associatif et à la FGTB, fit son entrée en remplacement d’Olivier Deleuze devenu secrétaire d’Etat fédéral. Tête de liste Ecolo dans la commune de Saint-Josse Ten Noode, en 2006, elle y est élue, entamant ouvrant ainsi le chapitre local de sa carrière.
En 2014, après quinze années au parlement fédéral, elle est élue une première fois au parlement bruxellois où elle est désignée cheffe de groupe de sa formation politique. Réélue en 2019, elle devient également sénatrice de communauté. Cataloguée à gauche, un trait de sa personnalité assumé, elle a milité sans discontinuer dans toutes les assemblées où elle a siégé, contre les discriminations sociales, raciales, de genre,… au cours de ses mandats successifs.
Les polémiques autour de l’élue écologiste
Elle n’a jamais rechigné à manifester, quitte à se faire arrêter lors de celles-ci, comme en 2018 lors d’une action de désobéissance civile visant à dénoncer la présence présumée d’ogives nucléaires américaines sur la base militaire de Kleine-Brogel. Au rayon des prises de position qui ont dérangé, elle a fait partie de ceux qui, comme son co-listier de Saint-Josse, Ahmed Mouhssin, ont milité, aux côtés d’Amnesty International et de la Ligue des droits de l’homme pour qu’Oussama Atar obtienne des soins médicaux appropriés. Ce Belgo-Marocain était détenu en Irak après y avoir été condamné pour participation à une organisation terroriste. Quelques années après sa libération en 2012, celui-ci a été considéré comme un des commanditaires présumés des attentats de Bruxelles.
En 2019 elle distribue, avec Ahmed Mouhssin, un tract dans l’entité de Laeken, au nord de Bruxelles, présentant la position des différents partis en matière de liberté de culte, singulièrement le culte musulman. On y lit notamment qu’Ecolo et le PTB sont en faveur de l’autorisation du port du foulard islamique pour le personnel au guichet de l’administration, de la possibilité pour les parents de choisir un jour de congé selon leurs convictions ou de l’autorisation du port du foulard à l’école par les élèves. Le tract précise qu’Ecolo est pour l’autorisation de l’abattage sans étourdissement dans le cadre de rites religieux à Bruxelles. A la suite de la polémique, Ecolo en a ordonné et obtenu le retrait.