Jeune fille qui place un bulletin de vote dans une urne
Quand ils devront participer aux vraies élections, ces jeunes s'inspireront beaucoup des réseaux sociaux. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

Des centaines d’élèves du secondaire ont participé à des élections fictives : « J’irai sur TikTok pour me faire un avis »

Cette semaine, l’UCLouvain a organisé plusieurs activités permettant de conscientiser les jeunes Belges aux élections. Avec notamment un scrutin fictif au programme. L’occasion d’en savoir un peu plus sur leurs connaissances en la matière… et de les aider à y voir plus clair.

Bulletins de vote, isoloirs, urnes: à l’Université catholique de Louvain, des dizaines de jeunes entre 16 et 17 ans ont participé cette semaine à des élections fictives, avant les européennes de juin auxquelles ils auront pour la première fois le droit de participer en Belgique.

S’ils comptent sur les réseaux sociaux pour s’informer à propos des candidats, beaucoup parmi ces adolescents ignorent encore les procédures électorales.

« La simulation a permis de montrer que les règles de vote étaient encore mal connues puisqu’il y a un certain nombre de votes non valides« , constate le professeur de science politique Stéphane Moyson, sur le campus de l’UCLouvain dans la ville de Mons (Sud).

En plus de l’exercice pratique, des centaines d’élèves ont assisté à des conférences sur le fonctionnement du système électoral.

De l’importance des réseaux sociaux pour les élections

La simulation organisée sur les trois campus de l’UCLouvain n’a pas permis de connaître les préférences politiques de ce jeune électorat, puisque les candidats et partis en lice étaient fictifs.

« Si j’allais voter, j’irais sûrement sur les réseaux sociaux pour voir les différentes idées des gens » qui se présentent, explique Manon Leclercq, 16 ans, après avoir glissé son bulletin dans l’urne.

« TikTok par exemple. Il y a beaucoup, beaucoup de politiciens là-dessus et d’idées sur ces politiques-là. Et Instagram un peu moins, mais quand même pas mal ».

Même son de cloche du côté d’Amine El Bakkouri, 17 ans, qui joue le rôle d’assesseur. S’il lit les journaux, le jeune homme reconnaît qu’il se renseigne « principalement par les réseaux sociaux ».

« Je pense que pour les jeunes, c’est la source d’information la plus vive, la plus vaste, la plus complète« , dit-il.

« Discussions plus nuancées »

Pour Stéphane Moyson, les autorités publiques et les partis politiques doivent être présents sur ces réseaux, pour toucher les adolescents.

Mais les « messages sur les réseaux sociaux sont souvent très courts et donc ils doivent être complétés au travers de dispositifs tels que cette séance », estime-t-il.

« C’est au travers de discussions plus nuancées, plus approfondies et collectives que les jeunes électeurs se feront une idée du programme et des nuances des programmes politiques », souligne l’universitaire.

La Belgique est l’un des quelques pays européens, avec l’Autriche, l’Allemagne, la Grèce et Malte à autoriser le vote des moins de 18 ans pour les élections au Parlement européen qui se tiendront du 6 au 9 juin dans les 27 Etats membres de l’UE.

En Belgique, ces jeunes électeurs représentent près de 300.000 personnes.

L’âge minimal reste toutefois 18 ans pour voter aux élections législatives qui se tiendront dans ce pays le 9 juin, en même temps que les Européennes.

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