Georges Gilkinet sur l’affaire Lahbib-Smet : « On n’octroie pas des visas comme des chocolats »
Le vice-Premier ministre Ecolo Georges Gilkinet a mis en question l’opportunité de l’octroi des visas dans le dossier de la venue de dignitaires iraniens et russes à Bruxelles, critiquant une volonté du MR de se défausser sur la Région bruxelloise pour défendre la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib.
Par principe, entre collègues du gouvernement, on a confiance, mais dans ce dossier, il y a néanmoins des questions« , a répondu M. Gilkinet dans La Matinale de LN24.
« Je ne vois pas l’opportunité d’inviter et d’accepter la venue, ici à Bruxelles, d’un haut responsable iranien, le maire de Téhéran, très proche du pouvoir dans un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme et encore moins les droits de la femme, qui torture des femmes qui n’acceptent pas de porter le foulard, prend des otages… », a-t-il dit concernant cette affaire sur laquelle le secrétaire d’État bruxellois Pascal Smet, hôte du Brussels Urban Summit, a démissionné dimanche.
Lundi, le Premier ministre, Alexander De Croo, a affirmé son soutien à Mme Lahbib, jugeant que c’était la Région bruxelloise qui portait la responsabilité politique dans ce dossier.
« C’est une compétence fédérale d’octroyer des visas et on n’octroie pas des visas comme des chocolats« , note pour sa part Georges Gilkinet. « J’ai lu l’argumentation du président du MR (Georges-Louis Bouchez) qui essaie de se défausser sur le niveau de pouvoir régional« , a-t-il ajouté, disant attendre l’audition mercredi de la cheffe de la diplomatie belge au Parlement.
La semaine dernière à la Chambre, Mme Lahbib avait pointé du doigt l’insistance de M. Smet pour inviter ces dignitaires malgré l’avis négatif des Affaires étrangères, pour le rayonnement de la Région bruxelloise, au risque de mettre en péril cet événement. Face à cette insistance, les Affaires étrangères ont procédé à diverses vérifications techniques, notamment auprès de la Sûreté de l’État et de l’OCAM, et également pris contact avec l’Office des étrangers.
Pour le président de DéFI François De Smet, interrogé sur Bel-RTL, « il y a une responsabilité de Mme Lahbib, car vous pouvez le retourner dans tous les sens, la délivrance des visas est une compétence fédérale. » Il juge que la défense affichée jusqu’ici par Mme Lahbib manque de cohérence. « Je n’exclus pas qu’elle arrive à se justifier, mais pour l’instant je ne vois pas de justification ».