DéFi souffle ses 60 bougies: « Les francophones n’ont jamais été aussi faibles »

DéFi, ex-FDF, a été fondé le 11 mai 1964, pour défendre les droits des francophones en périphérie bruxelloise. Que reste-t-il du combat des amarantes, 60 ans plus tard? Le président François De Smet a érigé la lutte contre la mauvaise gouvernance en priorité, à quelques semaines d’un scrutin qui pourrait s’avérer fatal pour son parti.

Le président de DéFI, François De Smet, a lancé samedi un avertissement devant la puissance inédite du nationalisme flamand en Belgique à un mois du scrutin. Cumulés, les résultats des deux partis nationalistes flamands -la N-VA et le Vlaams Belang- pourraient représenter près de la moitié des votes au nord du pays. « Nous ne sommes plus au temps des marches flamandes sur Bruxelles mais, c’est un paradoxe, jamais les nationalistes flamands n’ont été aussi forts », a-t-il déclaré à l’occasion des 60 ans de son parti.

« Devant cette marche flamande, les francophones n’ont jamais été aussi faibles« , a-t-il ajouté en pointant du doigt les autres partis: le MR qui serait prêt à tout pour gouverner avec la N-VA, le PS qui serait tenté par un « deal » avec la N-VA contre un refinancement des entités fédérées, Ecolo qui pêcherait par « naïveté » et les Engagés « qui ne s’engagent pas sauf à gouverner avec le CD&V dont le seul bilan ces dernières années est d’avoir fait grandir la N-VA ».

DéFI, un parti qui se cherche un récit

Le 11 mai 1964, le FDF voyait le jour pour défendre les droits des francophones dans une Belgique qui venait de fixer sa frontière linguistique, source de décennies de conflit politique. « L’actuelle Belgique fédérale doit beaucoup au FDF et à DéFI. Elle n’est sans doute pas idéale mais, sans nous, elle serait bien pire. Si les francophones ont encore des droits, c’est sans doute grâce à nous et à nos prédécesseurs », a assuré M. De Smet. 

Les amarantes ne veulent toutefois pas se réduire à un parti communautaire. La scission du MR leur a permis de s’afficher en tant que libéraux sociaux et de mettre en avant d’autres combats. S’il entre ou revient dans des majorités, DéFI place la lutte contre la mauvaise gouvernance comme l’une de ses priorités, notamment en Wallonie où il espère enfin décrocher des élus. « Les Wallons méritent mieux que d’avoir le choix entre les quatre partis traditionnels qui les ont menés là où ils sont et le PTB », a souligné M. De Smet.

Défenseur de la laïcité, DéFI fait de la lutte contre le communautarisme, le repli identitaire et le racisme une autre priorité. « Le repli identitaire est en train de miner notre Région (Bruxelles) », a-t-il affirmé. « Nous n’allons pas comme la droite choisir entre la lutte contre le racisme et la lutte contre le repli identitaire, nous allons faire les deux et nous ne lâcherons ni l’un, ni l’autre ». Sur ce thème, la gauche n’a pas été épargnée non plus. La députée bruxelloise Joëlle Maison s’en est pris au « PS qui, avec son jumeau Ecolo, pratique le plus cynique des communautarismes ».

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