Le Roi a demandé à Bart De Wever dans le but d'avoir un gouvernement "dans un délai raisonnable". © BELGA

De Wever reconduit par le Roi: un accord de gouvernement espéré mi-novembre

Le Vif

Pour sa deuxième rencontre avec le souverain, Bart De Wever n’avait pas grand chose de neuf à proposer. Mais le Roi lui demande de poursuivre son travail… Et d’accélérer le tempo.

Le Roi a demandé jeudi au président de la N-VA, Bart De Wever, de poursuivre ses travaux en vue de former un gouvernement fédéral « dans un délai raisonnable ». Le formateur fera un nouveau rapport le 4 novembre.

La date du 4 novembre correspond au lundi de rentrée d’après les congés d’automne. «Sa Majesté le Roi a reçu monsieur Bart De Wever en audience au Palais royal de Bruxelles. Monsieur De Wever lui a fait rapport sur sa mission en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. Le Roi lui a demandé de poursuivre ses travaux afin de mener à bien sa mission dans un délai raisonnable. Monsieur De Wever fera un nouveau rapport au Roi le 04 novembre prochain », dit le communiqué du Palais. L’audience royale a duré une heure. Il s’agissait de la deuxième audience intermédiaire pour le président de la N-VA depuis sa remise en selle le 2 septembre dernier.

Depuis lors, les négociations se déroulaient à la vitesse d’un omnibus et non plus d’un TGV, selon la métaphore ferroviaire utilisée par Bart De Wever. Les élections communales et provinciales étant passée, les partis pressentis pour former la future coalition entendent accélérer le tempo. Les négociateurs principaux de la N-VA, du MR, des Engagés, de Vooruit et du CD&V se sont retrouvés mercredi pour une première réunion. Elle a été consacrée à la méthode de travail pour les semaines à venir.

Sous la pression de l’Europe

Les échéances se rapprochent. Le formateur veut aboutir à un accord à la mi-novembre de manière à déposer un projet de budget au parlement avant la fin de l’année et lancer les réformes annoncées dès l’année prochaine. Le président du CD&V Sammy Mahdi est sur la même longueur d’onde. Le chrétien-démocrate réclame l’entrée en vigueur de certaines mesures fiscales dès le 1er janvier 2025. «Ce serait idéal d’avoir un gouvernement pour la première semaine de décembre, ça permettrait de voter le budget», a de son côté déclaré le président du MR Georges-Louis Bouchez, jeudi sur LN24.

La Belgique est sous le coup d’une procédure en déficit excessif et a obtenu de l’Europe un délai courant jusqu’à la fin de l’année pour soumettre un programme d’assainissement de ses finances. A la mi-novembre, la Commission européenne devrait présenter ses recommandations pour le pays. Si la Belgique tarde trop, elle risque de se voir imposer une trajectoire d’assainissement courant sur quatre ans alors qu’elle souhaite obtenir une dérogation à sept ans.

Négociations complexes

Dès ce jeudi, les travaux vont s’intensifier, a-t-on assuré mercredi à bonne source, en commençant par les notes thématiques. Lorsque M. De Wever a repris la formation, il a été convenu de se consacrer d’abord à la douzaine de groupes de travail dédiés à des matières particulières, hors fiscalité et emploi (énergie, mobilité, justice, sécurité, défense, relations extérieures, etc.).

Durant les semaines écoulées, les divers représentants des cinq partis ont passé en revue les milliers d’amendements aux notes de départ fournies par la N-VA. Ceux-ci ont été réduits à quelque 200, indiquait-on la semaine passée. Dans certains d’entre eux, les travaux ont bien progressé, dans d’autres, ils sont moins avancés, voire ont calé comme en matière d’immigration où les propositions de la N-VA passent mal voire sont catégoriquement rejetées par certains partenaires. 

Une nouvelle réunion plénière est prévue la semaine prochaine entre les présidents. Des négociations suivront en « groupe central » (soit les négociateurs principaux de chaque parti) pour trancher les points de divergence qui subsistent.

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