Des économies «inédites» en Wallonie et en FWB, y compris dans les cabinets: «Si on veut être respecté, il faut être respectable»
Les gouvernements de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont présenté leur budget 2025. Au menu, des efforts «inédits» d’économie, à commencer par l’administration, les organismes publics et les cabinets.
«Nous défendons une vision commune, élaborée main dans la main», lâche le ministre-président wallon, Adrien Dolimont (MR). «Nous sommes ravis d’être ensemble», enchaîne la ministre présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Elisabeth Degryse (Les Engagés). Les gouvernements régional et communautaire ont présenté de concert leurs budgets 2025, ce mercredi 16 octobre, avec d’importantes mesures d’économies au programme.
Au début de l’été, leurs présidents de parti avaient déjà présenté ensemble leurs déclarations de politiques régionale et communautaire. C’était la naissance des coalitions azur aux deux niveaux de pouvoir, destinées à oeuvrer en collaboration. Plusieurs ministres travaillent dans l’un et l’autre exécutif. Les perspectives budgétaires sont également élaborées autour d’une même table, donc. Et tous semblent s’en féliciter.
«En tout cas, on ne s’est pas tiré dans les pattes comme ça a pu être le cas, parfois, dans le passé», confie-t-on parmi les négociateurs. Les deux exécutifs partageraient une même vision. Le fait que l’ancien ministre-président communautaire, Pierre-Yves Jeholet (MR), se trouve désormais au gouvernement wallon permet une plus grande compréhension des enjeux à Namur. Le fait qu’Adrien Dolimont occupe un portefeuille à la FWB constitue une autre courroie de transmission naturelle vers Bruxelles, ajoute-t-on encore. C’est donc heureux de cette belle harmonie et de la solidarité qui en découle que les deux exécutifs ont accouché d’un double budget. «De responsabilité, mais sans austérité, ni nouvelles taxes», a répété Adrien Dolimont.
L’équilibre dans 10 ans
Cela avait aussi été annoncé. Les deux entités, Région wallonne et Fédération Wallonie-Bruxelles, allaient devoir s’astreindre à une cure d’assainissement budgétaire d’envergure. L’exercice est délicat, notamment parce que les charges de dettes atteignent un pic au cours de l’année 2025.
La trajectoire budgétaire est tracée: il s’agit, Région et Communauté confondues, de réduire le déficit de moitié à l’horizon 2029 et d’atteindre l’équilibre dans dix ans. Cela implique des efforts à mettre en œuvre dès l’année 2025. Côté régional, l’effort est «inédit», assure le ministre-président, et se chiffre au total à 268 millions d’euros pour l’année prochaine. Côté communautaire, il s’élève à 110 millions d’euros, pendant que 30 millions seront consacrés à des politiques nouvelles.
Cure d’amaigrissement aux cabinets
Charité bien ordonnée commence par soi-même, y compris lorsqu’il s’agit de se serrer la ceinture. Ainsi, les deux gouvernements ont décidé, ensemble toujours, de réduire de 6 millions d’euros les budgets des cabinets ministériels et des services. Dès lors que les exécutifs comptent des ministres à double casquette, il était compliqué de séparer les réductions de dépenses effectuées d’un côté ou de l’autre.
Ces 6 millions peuvent sembler symboliques, comparativement à l’ampleur des économies réalisées à tous les étages, mais elles correspondent à un peu plus de 10% de diminution du coût global des gouvernements et cabinets pour les deux entités, précise-t-on. «Proportionnellement, c’est même plus important que les efforts demandés ailleurs, indique Adrien Dolimont. Mais c’est important et, comme je le dis depuis le début, pour être respecté, il faut être respectable, montrer l’exemple. Si on demande à tout le monde de faire des efforts, on doit le faire aussi».
Est-ce que cette mesure implique une réduction drastique du personnel et des «cabinettards»? «Ce n’est pas qu’une question de nombre de personnes, ajoute le ministre-président wallon. Les cabinets sont financés sur un nombre théorique de membres du personnel. Les personnel effectif dépend de l’utilisation de ce budget. Soit on prend des personnes détachées de l’administration, soit on engage des personnes full cost. C’est là qu’il y a un équilibre à trouver.
Naturellement, les efforts «inédits» qui sont consentis impliquent bien d’autres mesures d’économie qui, à côtés des politiques nouvelles, risquent de faire quelques mécontents. Sans exhaustivité aucune, voici quelques-unes de ces décisions budgétaires, qui ici concernent la Région wallonne pour la plupart.
Celles qui peuvent faire mal
Celle qui peuvent faire du bien
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